A la tête du pays depuis l'indépendance du Portugal en 1975, le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA) a recueilli 51,17% des voix, selon les résultats définitifs annoncés lundi par la commission nationale électorale (CNE), lors d'une conférence de presse.
Le premier parti d'opposition, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), remporte 43,95%.
Le parti d'Adalberto Costa Junior, 60 ans, avait contesté les résultats préliminaires, qui donnaient déjà l'avance au MPLA. Cinq membres de la CNE ont par ailleurs menacé de ne pas signer les résultats finaux.
En Angola, il n'y a pas d'élection présidentielle. La tête de liste du parti vainqueur aux législatives est automatiquement investie chef de l'Etat.
Le MPLA, qui l'avait remporté haut la main en 2017 avec 61% des suffrages, enregistre ainsi son plus bas score. En 2012, il avait rassemblé 71,84% des votes.
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Il conserve la majorité au Parlement avec 124 sièges sur 220. Mais il perd la majorité des deux tiers qui lui permettait jusqu'ici de passer des lois sans le soutien d'un autre parti.
Portée par un désir croissant de «changement» dans un pays riche en ressources naturelles mais plongé dans de graves difficultés économiques, l'opposition est plus forte que jamais.
Avec des promesses de réformes, de lutte contre la pauvreté et contre la corruption, le charismatique opposant a notamment séduit la jeunesse, une part grandissante de l'électorat.
La génération née après la guerre civile qui s'est terminée en 2002 (500.000 morts en 27 ans), n'est plus aussi attachée que ses aînés au MPLA.
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L'annonce des résultats survient au lendemain des funérailles nationales de l'ex-président José Eduardo dos Santos. L'ancien chef d'Etat, mort le mois dernier à Barcelone, a marqué l'histoire du pays par 38 ans d'un règne autoritaire (1979 à 2017), entaché d'accusations de corruption et de népotisme.
Grâce aux lois lui assurant une large immunité judiciaire adoptées avant son départ, il n'a jamais été inquiété par la justice. Mais ses proches ont été visés par une vaste campagne anti-corruption menée par son successeur, Lourenço, 68 ans.
Le clan dos Santos a dénoncé une «chasse aux sorcières».
Moins de la moitié des quelque 14,4 millions d'inscrits ont participé au scrutin, avec 55% d'abstention. Huit partis au total étaient en lice.