Burundi: une loi interdit les mini-jupes

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Le 25/08/2016 à 08h34, mis à jour le 25/08/2016 à 21h36

Au Burundi le débat ne porte pas sur le burkini. C’est la mini-jupe qui pose problème au législateur qui a décidé d’interdire les tenues indécentes. Le ministère du Genre voulait défendre les femmes contre les viols. C’est raté. La loi est déjà dévoyée.

Kiosque Le360 Afrique. L’information de Jeune Afrique, reprise par la presse africaine, fait sourire tout le monde sauf les jeunes filles de Bujumbura. Le gouvernement burundais envisage d’interdire les jupes trop courtes. Selon l’hebdomadaire parisien, le projet de loi sur les violences faites aux femmes a été adopté le 18 août dernier. Tout le monde applaudit, tant cette nouvelle loi condamne plus sévèrement les viols et les agressions contre les femmes.

Sauf que le gouvernement y à glisser une stupéfiante disposition qui fait réagir et qui suscite la colère des jeunes burundaises. Robes trop courtes, leggins trop sexy ne doivent plus figurer dans les gardes robes des jeunes filles. Au sens de la nouvelle loi, ils constituent une infraction. 

De telles tenues sont considérées comme pouvant pousser aux agressions sexuelles. Les associations de défense des droits de la femme et des victimes de violence sexiste crient au scandale. Car cela voudrait dire que "les victimes peuvent être considérées comme coupables" d’avoir provoqué leur agression.

Selon Jeune Afrique, par excès de zèle, la police a déjà commencé à appliquer cette nouvelle loi alors même qu’elle attend sa promulgation. L’hebdomadaire rapporte le témoignage d’un habitant qui affirme que "six jeunes filles se sont déjà fait arrêter par la police dimanche 20 août".

Le gouvernement burundais, quant à lui, se défend d’avoir introduit une disposition qui parle de collant ou de minijupe. La loi n’évoque que la décence de l’habillement qui est un attentat à la pudeur. Martin Niyyabandi, ministre des Droits de l’homme et du genre, regrette cette cavale injustifiée. Mais, Pamela Mubeza, présidente d’une association qui défend les mères célibataires lui répond par une question : "une tenue est indécente par rapport à qui ? à quoi?", affirme toujours JA.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 25/08/2016 à 08h34, mis à jour le 25/08/2016 à 21h36