Si les scientifiques pensent que c'est la consommation d'insectes qui sauvera le monde, plusieurs contrées ont depuis toujours tiré une bonne partie des protéines dont elles ont besoin de chenilles, vers, sauterelles et autres bestioles. Le triste événement qui vient de se passer en République démocratique du Congo, montre combien cette ressource est importante pour les Bantou et les Pygmées vivant aux abords des fôrets tropicales.
Le bilan de ces heurts, provoqués par un désaccord autour d'une récolte de chenilles destinées à la consommation, a été confirmé sous couvert d'anonymat par un prêtre catholique de ce diocèse de la province du Tanganyika, dans le nord du Katanga. "Les affrontements depuis dimanche ont fait 4 morts parmi les Lubas et 16 parmi les Pygmées qui se disputaient autour de la redevance coutumière à verser aux Bantous par les Pygmées", a déclaré à l'AFP le député Kalunga. Les Lubas sont une ethnie bantoue.
"Les Pygmées estiment désormais jouir des mêmes droits comme citoyens. Ils ont refusé de verser cette taxe illégale et tué par flèche deux Lubas qui exigeaient le paiement de la taxe", a indiqué le prêtre à l'AFP.
"C'est lors des vagues de rétorsion que deux autres Lubas ont été tués et 16 cadavres de Pygmées ont été découverts", a ajouté le prêtre catholique.
"La tension est vive à Kabalo, nous y avons dépêché une équipe et des renforts pour rétablir l'ordre public", a déclaré à l'AFP le gouverneur de Tanganyika, Ngoy Kitangala, sans confirmer le bilan.
Début septembre, les autorités locales avaient fait état de la reprise des hostilités entre les deux ethnies.
Depuis 2013, la région du nord du Katanga (région grande comme l'Espagne et morcelée en 2015 en quatre provinces dont le Tanganyika) est le théâtre de nombreux affrontements entre Bantous de l'ethnie Luba et Pygmées de l'ethnie Twa.
