Nairobi avait annoncé la semaine dernière envisager de retirer son contingent de plus de 1.200 éléments au sein de la Minuss, après le limogeage du commandant kényan des Casques bleus au Soudan du Sud, le général Johnson Mogoa Kimani Ondieki.
En effet, un premier groupe d'une centaine de soldats est arrivé, mercredi à Nairobi, alors que les autres éléments du contingent kényan devraient être rapatriés au cours des prochains jours, relève-t-on de même source.
"Nous avons entamé notre retrait du Soudan du Sud conformément aux directives du président Uhuru Kenyatta", a déclaré le général Benjamin Biwott, cité par les médias.
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De son côté, la porte-parole de la Minuss Shantal Persaud a confirmé que le Kenya avait commencé à retirer ses soldats basés à Wau, dans le nord-ouest du Soudan du Sud, soulignant que "la mission (…) prend les mesures nécessaires, en coordination avec les quartiers généraux de l'ONU, pour continuer à assurer son mandat, dans la mesure de ses capacités".
Outre le volume de son contingent au Soudan du Sud (1.229 soldats sur les 13.723 hommes déployés), le rôle du Kenya dans le processus de paix au Soudan du Sud n'est pas négligeable, notamment en tant que membre de l'IGAD, organisation régionale ayant supervisé la signature d'un accord de paix en août 2015.
Des combats meurtriers avaient opposé du 8 au 11 juillet les forces du président sud-soudanais Salva Kiir à celles de l'ex-chef rebelle et alors vice-président du pays, Riek Machar.
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Une enquête de l'ONU sur la réaction des Casques bleus lors de ces combats a mis en cause "le manque de préparation" des Casques bleus au sein de la Minuss, face à l'imminence prévisible d'une reprise des affrontements entre forces gouvernementales et rebelles sud-soudanais, et une "aversion aux risques" les rendant réticents à user de la force pour protéger les civils.
Le gouvernement kényan "reprochait" à l'Onu sa décision de limoger le commandant des Casques bleus au Soudan du Sud, qui a pris le travail seulement en mai, sans aucune "consultation formelle".
"Le processus menant à cette décision regrettable a non seulement manqué de transparence mais n'a impliqué aucune consultation formelle avec le gouvernement du Kenya. Ceci démontre la négligence complète de notre rôle clé et notre responsabilité au Soudan du sud", avait déclaré le ministère kényan des Affaires étrangères.