Selon un recensement opéré par le ministère de la Santé, il existe 3.058 formations sanitaires privées illégales au Cameroun. Un chiffre en augmentation, si l’on tient compte du fait que le dernier pointage en 2016 en dénombrait environ 2.300.
Pour les autorités camerounaises, il s’agit donc d’un réel problème de santé publique. Dans le cadre d’une campagne coup de poing lancée pour l’assainissement du secteur, toutes ces officines clandestines et illégales sont frappées d’un ordre de fermeture, en attendant la régularisation de leur situation administrative.
Il faut dire que ces centres de santé sont parfois situés dans des zones insalubres et exercent dans des conditions aux antipodes de la réglementation. Ce sont souvent des habitations reconverties en clinique pour l’occasion. Le plateau technique est parfois très limité pour la majorité des centres, qui prétendent pourtant prodiguer de nombreux services, jusqu’aux petites chirurgies.
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De même, rien de garantit que le personnel utilisé dispose d’une formation adéquate. Conséquence, ces centres de santé ont généralement alimenté la rubrique des faits divers, avec des décès troubles de patients ou des contentieux avec ces derniers.
Faute de moyens pour payer leurs soins, des malades préfèrent néanmoins se tourner vers ces officines, à cause des coûts souvent moins onéreux que ceux pratiqués dans les grands hôpitaux.
En plus de la fermeture de ces établissements, les autorités veulent aussi saisir le matériel, voire aller jusqu’à des poursuites judiciaires.
«La prochaine étape consiste à sortir de la confusion entre les cliniques ouvertes par les médecins du public et par les médecins qui disposent effectivement d’une autorisation d’exercice en clientèle privée. Il a été instruit à l’Ordre national des médecins de nous faire parvenir la liste de tous les médecins autorisés à exercer en clientèle privée. Tout comme la liste des formations sanitaires dont les médecins ne disposent pas d’autorisation d’exercice en clientèle privée. Ces dernières seront fermées en première intention. La deuxième vague concerne les formations sanitaires ouvertes par des promoteurs autres que les médecins, les infirmiers, les chirurgiens dentistes», explique notamment Dr Yves Mathieu Zoa Nanga, directeur de l’organisation des soins et de la technologie au ministère de la Santé publique.