Egypte: Dar al-Ifta énonce une fatwa contre le Bitcoin

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Le 02/01/2018 à 18h44, mis à jour le 03/01/2018 à 10h39

Magdy Ashour, conseiller du mufti d’Egypte, vient d’émettre une fatwa interdisant l’usage du Bitcoin. Plusieurs raisons sont avancées.

C’est un nouveau coup dur pour le Bitcoin, la monnaie virtuelle très controversée. En effet, Magdy Ashour, conseiller du mufti de Dar al-Ifta d’Egypte, vient d’en interdire l'usage. Selon l'autorité religieuse, cette monnaie virtuelle est interdite par la charia islamique.

L'interdiction est d'abord justifiée par le fait que l’usage de cette monnaie numérique présente des risques. En outre, cette monnaie peut être utilisée pour le financement du terrorisme. Par ailleurs, cette monnaie ne peut être utilisée dans les transactions financières du fait qu’elle n’a pas de couverture légale de la part de la Banque centrale d’Egypte (BCE) et donc n’est pas garantie. En outre, ajoute le conseiller du mufti d’Egypte, avec le Bitcoin, «il n’y a pas de règles établies, ce qui est considéré comme une cause de nullité de contrat dans l’islam».

Partant, cette décision vise à mettre fin à la polémique qui couve en Egypte quant à l’utilisation du Bitcoin dans les transactions locales. En effet, depuis son apparition au pays des pharaons en août dernier, cette monnaie virtuelle a suscité la controverse. Et parce qu’une grande partie de la population égyptienne n’est pas bancarisée, beaucoup d’Egyptiens pourraient recourir au Bitcoin.

Cette fatwa vient en quelque sorte renforcer la sortie, le 17 décembre dernier, du chef de l’Autorité égyptienne de surveillance financière, Mohamed Omran, qui avait annoncé que le Bitcoin est illégal en Egypte.

Rappelons que le Bitcoin est une monnaie dite numérique, apparue pour la première fois en 2008. Elle est issue étymologiquement de la jonction de deux mots anglais: bit (unité binaire en informatique) et coin (pièce de monnaie).

Contrairement aux transactions numériques, le Bitcoin est décentralisé. Les utilisateurs se passent donc des banques et de tout organisme financier car les transactions s’effectuent directement entre eux, quelle que soit leur localisation géographique. C’est aussi un moyen de paiement accepté par de nombreuses plateformes dans le monde.

Par Moussa Diop
Le 02/01/2018 à 18h44, mis à jour le 03/01/2018 à 10h39