Le gouvernement camerounais vient de mettre un terme aux activités de la Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique (MIDA), une organisation installée à Yaoundé, la capitale.
Cette organisation «n’a aucune existence légale sur le territoire national», justifie le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, dans un communiqué publié le 21 avril 2018.
Selon Issa Tchiroma Bakary, cette organisation n’est en réalité qu’une «entreprise monstrueuse d’escroquerie de grande envergure, dont l’objectif déclaré par les initiateurs, sur fond d’activités dolosives, clientélistes et d’opérations de charme, est de faire miroiter à leurs victimes -pour l’essentiel de jeunes Camerounais- des formations, des recrutements et des financements mirobolants pour leurs projets».
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Le mécanisme utilisé par les promoteurs consistait à collecter auprès de tout nouvel adhérent, la somme de 12.500 francs CFA pour lui rétrocéder, en moins d’un mois, la somme de 70.000 francs CFA. Pour le gouvernement, les initiateurs ont fait usage du système de Ponzi, mécanisme de montage financier illicite bien connu.
En effet, le stratagème employé consistait à rémunérer les investissements ou les épargnes des «cibles», essentiellement sur la base des fonds procurés par les nouveaux adhérents. Cette organisation aurait ainsi reçu et redistribué plusieurs milliards de francs CFA à environ 6000 adhérents depuis le début de ses activités en août dernier, rapportent plusieurs médias locaux.
Les formations, qui se déroulaient par vague, en étaient à leur septième session. Quelque 11.835 personnes s’étaient inscrites à cette session dans l’espoir de faire fructifier rapidement leurs gains.
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L’annonce de la fermeture de la MIDA a donc été une onde de choc pour les souscripteurs. Ces derniers ont fait un sit-in devant les locaux de ladite structure dimanche dernier pour réclamer l’argent qui leur avait été promis. Mais ils ont été délogés par les forces de l’ordre déployées sur le site.
Face au scandale, le ministre de la Communication a tenu à assurer que le chef de l’Etat avait demandé au gouvernement de «prendre toutes les dispositions nécessaires afin de procéder au remboursement intégral des sommes extorquées aux victimes de cette vaste et abominable escroquerie». Par ailleurs, a-t-il annoncé, les responsables de cette organisation, qui ont été identifiés et interpellés, répondront de leurs actes devant la justice.