Cameroun: une campagne d'envergure contre la corruption

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Le 30/08/2018 à 07h16, mis à jour le 30/08/2018 à 09h32

La Commission nationale anti-corruption a procédé ce mardi 28 août 2018 au lancement de la campagne d’apposition des plaques contre ce phénomène sur les façades des bâtiments administratifs et édifices publics. La mesure vise à rétablir la confiance des citoyens dans les institutions publiques.

Des plaques anticorruption sont désormais visibles sur les façades des bâtiments administratifs et des édifices publics à Yaoundé, la capitale, à la faveur d’une campagne d’apposition lancée ce mardi 28 août 2018 par la Commission nationale anti-corruption (CONAC).

Il s’agit notamment des ministères, des entreprises publiques et parapubliques, ainsi que des établissements scolaires, hospitaliers et de sécurité publique. Cette campagne vise à promouvoir la gratuité du service public. Le but étant notamment de rétablir la confiance du public dans les institutions de l'Etat. En effet, les usagers sont souvent contraints de payer pour un service pourtant gratuit. La CONAC rappelle à travers ces plaques que «le service public est gratuit».

Ce message est dorénavant inscrit en français et en anglais - les deux langues officielles du pays - sur le fronton de plusieurs bâtiments publics. «Les services publics constituent le miroir du service que le peuple attend. Le citoyen paie des impôts pour qu’il y ait un salaire qu’on accorde aux serviteurs du public. Il n’est pas question que ces serviteurs demandent autre chose en dehors de ce salaire qui leur est donné comme une compensation par rapport au travail qu’ils sont en train de faire», a déclaré le président de la CONAC, Dieudonné Massi Gams, sur les ondes de la radio nationale.

En avril dernier, la CONAC a ouvert une ligne verte afin d’encourager les personnes témoins ou victimes d’actes de corruption à recourir à ce canal de dénonciation. Depuis lors, pas moins de 100 dénonciations sont enregistrées chaque jour, apprend-on de source officielle.

Selon le rapport sur l’indice de perception de la corruption dans le monde en 2017 publié le 21 février 2018 dernier par l’ONG Transparency International, le Cameroun est classé153e sur 180, une place qu’il partage avec le Mozambique. Une chute libre pour le pays qui était classé respectivement 145e et 130e en 2016 et 2015.

Pour Transparency International-Cameroon, cette «dégringolade» suggère l’insuffisance des réformes entreprises en dépit des mécanismes d’intégrité mis en place par le gouvernement. «En 2015-2016, nous avons permis au gouvernement de récupérer 200 milliards de francs CFA au moins. Cela veut dire qu’il y a un effet qui est plus que positif, et nous voulons que cela aille encore plus loin que ce que nous sommes en train de faire», affirme le président de la CONAC qui rappelle que la lutte contre la corruption est une affaire de tous.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 30/08/2018 à 07h16, mis à jour le 30/08/2018 à 09h32