Quelque 2300 Camerounais «en détresse dans d’autres pays» ont été rapatriés depuis l’année dernière, après la diffusion en novembre 2017 par la chaîne américaine CNN, d’un reportage montrant un marché d’esclaves en Libye où étaient vendus des migrants originaires d’Afrique subsaharienne.
Ce chiffre a été rendu public le 31 août dernier, lors d’une conférence sur les migrations irrégulières organisée à Yaoundé, la capitale. Un chiffre bien plus supérieur aux prévisions initiales qui portaient sur le rapatriement de 850 migrants, notamment de Libye, du Mali et de la Mauritanie.
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Ce retour au bercail s’inscrit dans le cadre de l’initiative «FFUE-OIM» (Fonds fiduciaire Union européenne-Organisation internationale pour les migrations) pour la protection et la réintégration des migrants, lancée en 2017 au Cameroun. Cette initiative est un projet sollicité par le gouvernement camerounais et mis en œuvre par l'OIM, avec des financements de l'Union européenne (UE). Son but est de contribuer au renforcement de la gestion et de la gouvernance des migrations, tout en assurant la protection, le retour et la réintégration durable des personnes concernées.
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«Cette initiative revêt, pour l'Union européenne, une importance particulière. Elle permet à ces personnes qui ont subi de graves souffrances de revenir volontairement au Cameroun, de bénéficier d'une assistance médicale lorsque cela est nécessaire et d'être réintégrées économiquement dans leur pays», a déclaré le chef de délégation de l'Union européenne au Cameroun, l'ambassadeur Hans-Peter Schadek. Ce dernier s’exprimait à cet effet le 5 juillet 2018 à Yaoundé, à l’occasion de la célébration du premier anniversaire de l’initiative «FFUE-OIM». A ce jour, apprend-on, 800 migrants ont reçu des financements pour leur réinsertion économique dans le pays.