Plus que quelques heures avant que l’année 2018 soit reléguée aux calendes grecques. A Yaoundé, la capitale du Cameroun, les habitants ont chacun une idée précise sur le lieu où ils vont passer le réveillon du nouvel an. «Chaque 31 décembre, nous allons à la messe de la traversée. C’est une manière pour nous de dire merci à Dieu pour tous Ses bienfaits pendant l’année qui s’achève et de placer la nouvelle année entre Ses mains. C’est devenue une tradition dans ma famille au fil des années», confie Marc M, chrétien catholique résidant au quartier Mendong.
Comme ce père de famille, ils seront nombreux à passer la nuit de la Saint Sylvestre à l’église, entre adoration, actions de grâce et prières. «La messe de la traversée est toujours bonne, dans la mesure où elle nous fait passer d’une année à l’autre dans la prière. Là, on profite pour rendre grâce à Dieu et lui confier la nouvelle année. Mais il ne suffit pas simplement d’être présent physiquement à la messe, il faut la vivre», explique l’abbé Christophe Mbassi. curé du grand séminaire de Nden, une localité de la région du Sud.
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Fabrice G, marié depuis quelques mois, a décidé d’emmener son épouse dîner dans un restaurant chic à Bastos, quartier huppé de la capitale. «C’est le premier réveillon de la Saint Sylvestre que nous passons ensemble en tant que mari et femme. Je veux que ce soit inoubliable!», dit-il, les yeux pétillant de malice. Le jeune cadre de 32 ans n’a pas hésité à mettre la main à la poche pour offrir ce dîner de rêve à sa tendre moitié.
«50.000 francs CFA (plus de 76 euros) pour un dîner, ce n’est pas donné. Mais le jeu en vaut la chandelle. En plus, nous aurons droit à un spectacle live d’un artiste bien connu que ma femme adore», justifie-t-il, un large sourire aux lèvres. Exit le plan appartement ce 31 décembre 2018 pour Marlyse B, étudiante en banque et finances. Cette année, la jeune femme de 25 ans a décidé d’embarquer ses amis pour un réveillon à l’extérieur. «On a décidé d’aller en boîte de nuit. C’est là-bas que nous allons trinquer à la nouvelle année», dit-elle, déjà toute excitée.
Tout le contraire de Paul N, bien décidé à rester à l’écart de l’agitation extérieure. «Il y a trop de monde dehors le 31 décembre et un accident est si vite arrivé. C’est pourquoi je préfère rester chez moi, au calme», affirme ce retraité. Son plaisir sera de boire du vin rouge, confortablement installé dans son canapé pour accueillir l’année 2019, tout en profitant, à travers la fenêtre de son salon, des feux d’artifices lancés chaque année par son voisin pour souhaiter la bienvenue à la nouvelle année.