Cameroun. Saint Valentin: la fête qui divise les coeurs des Camerounais

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Le 14/02/2019 à 10h47, mis à jour le 14/02/2019 à 11h25

Fête de l’amour ou fête commerciale? La célébration de ce 14 février ne fait toujours pas l'unanimité auprès des Camerounais. Explications.

Ce 14 février 2019 est jour de la Saint Valentin, considérée dans de nombreux pays dans le monde comme la fête des amoureux. Une occasion pour les couples de s’échanger de petits mots doux et de s’offrir des cadeaux -traditionnellement des fleurs ou des chocolats- pour témoigner leur amour à l’élu(e) de leur cœur.

«L’amour est quelque chose de bien. On ne saurait rien construire sans lui. Alors, pourquoi serait-on contre cette journée mémorable gravée chaque année sur nos calendriers? Une journée qui donne à tout un chacun la possibilité de faire un geste d'amour, ou plutôt d'exprimer un "je t'aime" à sa dulcinée ou son Appolon», affirme Eugène Eog, étudiant en ressources humaines.

«Tout le monde ne sait pas exprimer son amour. La Saint-Valentin est une opportunité qui leur est donnée pour manifester, au moins une fois par an, leur attachement à leur bien-aimé. Alors, disons "je t'aime" à nos êtres chers afin de ne pas avoir à le regretter», renchérit Raymonde Oyono, voyagiste. Comme elle, Eugène fait partie de ces Camerounais qui célèbrent la «fête de l’amour».

Mais la flèche de Cupidon, visiblement, n’a pas touché tous les cœurs. Notamment ceux pour lesquels la Saint Valentin n’est qu’une fête commerciale. «C’est juste du business!», lâche Valérie Emessiene, la trentaine bien entamée.

Cette jeune mère célibataire confie pourtant être une romantique dans l’âme.

«Il ne faut pas faire de confusion. Ce n’est pas parce que je n’ai pas offert de présent à mon conjoint ou que ce dernier ne m’a pas amenée dîner en amoureux dans un restaurant le 14 février qu’on ne s’aime pas pour autant. C’est juste un business qui permet aux commerçants de s’enrichir. Et ceux qui la célèbrent le font par mimétisme, car très peu connaissent vraiment l’origine de cette fête», s’emporte-t-elle.

Yvonne E, cadre en entreprise, n’est pas contre cette célébration, mais plutôt contre «tout le faste autour».

Pour elle, «le 14 février, ce n’est pas seulement de dire je t’aime à son chéri, mais de dire à ma famille et à mes amis que j’ai des sentiments pour eux. Je n’attends pas la Saint-Valentin pour le faire, mais le 14 février, je peux m’en souvenir parce que le quotidien nous éloigne parfois de ce genre de préoccupations».

Alors, fêtera ou fêtera pas? Chacun fera selon son cœur, sa raison ou... son portefeuille!

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 14/02/2019 à 10h47, mis à jour le 14/02/2019 à 11h25