La situation sécuritaire au Nigeria est inquiétante. En plus de la présence de Boko Haram, les tensions communautaires, notamment entre éleveurs peuls et agriculteurs sédentaires, et le grand banditisme font craindre le pire au plus grand pays du continent africain, de par le nombre de ses habitants.
D’où le cri d’alarme lancé par l’ancien président Olusegun Obasanjo, qui a dirigé le Nigeria entre 1999 et 2007, après avoir été chef de la junte militaire à la tête du pays entre 1976 et 1979.
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Connu pour son franc parler et ses lettres incendiaires aux dirigeants nigérians, particulièrement au président actuel Muhammadu Buhari, militaire de carrière comme lui, Obasanjo, dans sa dernière missive à l’actuel président, met l’accent sur «des représailles spontanées ou planifiées contre les Fulanis, qui pourraient se transformer en un pogrom ou un génocide de type Rwanda», selon des propos rapportés par BBC Afrique. Il explique que «le Nigeria s’achemine vers une falaise dangereuse et seul le président pourrait prévenir une telle catastrophe imminente», avertit-il.
Seulement, pour l’ancien président, Buhari n’est pas l’homme de la situation. Car, pour que celui-ci puisse arrêter ces tueries à caractère ethnique, il faudrait qu’il cesse d’attiser «les braises de la haine, de la désaffection et de la violence».
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Cette nouvelle sortie de l’ancien président, très au fait de la réalité de son pays pour l’avoir longtemps dirigé et conservé des relations solides aux seins de l’appareil sécuritaire nigérian, est inquiétante dans une zone où l’insécurité tend à prendre des proportions inquiétantes.
Elle intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des violences intercommunautaires, notamment entre transhumants peuls et d’autres communautés sédentaires, et des assassinats macabres non élucidés. Ce sont ainsi des centaines de personnes qui ont perdu la vie lors de ces affrontements communautaires.
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Dernière en date, celle de Funke Olakunrin, fille de Reuben Fasiranti, de l’ethnie Yoruba, l’un des plus importants groupes ethniques du Nigeria. Suite à son assassinat, certains avaient rapidement accusé des bergers peuls alors que la police nigériane annonce que les assassins étaient des hommes armés.