Terrorisme: le Conseil de Sécurité alerté sur la violence et l'insécurité au Sahel et Lac Tchad

DR

Le 25/07/2019 à 15h44, mis à jour le 25/07/2019 à 16h03

La situation sécuritaire instable qui prévaut dans le Sahel et dans le bassin du lac Tchad inquiète. L'envoyé de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, a alerté le Conseil de sécurité de l'ONU sur les violences dans cette région du monde, le mercredi 24 juillet dernier.

La situation sécuritaire reste instable dans le Sahel et dans le bassin du lac Tchad, c’est ce qu’a déploré hier, mercredi 24 juillet, au siège des Nations Unies à New York, l'envoyé de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas.

Il a également alerté le Conseil de sécurité sur l'augmentation "encore plus visible et significative" des attaques violentes directement liées à l'extrémisme violent dans la région.

L'escalade de la violence et l'insécurité ont déclenché une crise humanitaire sans précédent dans le Sahel, et 5,1 millions de Burkinabés, Nigériens et Maliens se retrouve dans une situation précaire, d'après un communiqué de cet envoyé de l'ONU publié sur le site de l'organisation.

La situation sécuritaire s'est très rapidement détériorée ces six derniers mois au Burkina Faso, qui a enregistré 226 incidents de sécurité.

Le nombre de personnes déplacées du fait des violences dans le pays a été, en six mois, multiplié par cinq (47.000 en décembre 2018 contre 220.000 en juin 2019) et Ouagadougou, la capitale, compte aujourd'hui 25.000 réfugiés.

Face à cette escalade des violences, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé une intensification significative de la réponse des Nations Unies au Burkina Faso.

Dans ce sillage, l’envoyé de l’ONU a précisé qu’"un plan d'intervention humanitaire budgétisé à 100 millions de dollars a également été lancé et est actuellement révisé à la hausse pour répondre aux besoins croissants".

Dans le bassin du lac Tchad, les attaques de groupes dissidents de Boko Haram continuent de menacer la paix et la stabilité de la région, a déploré l'envoyé de l'ONU.

30 attaques suicides y ont été enregistrés durant la première moitié de l'année 2019, mais grâce aux efforts de la Force multinationale, une réduction de 70% est à noter par rapport à l'année dernière.

Les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont décidé d'organiser un sommet extraordinaire sur le terrorisme à Ouagadougou, prévu le 14 septembre 2019.

Compte tenu de l'escalade de la violence et des liens croissants dans la région entre terrorisme, crime organisé et affrontements intercommunautaires, ce sommet extraordinaire "représente une fenêtre d'opportunité unique pour harmoniser les dispositifs de sécurité fragmentés" selon l'envoyé de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel. 

Ce diplomate onusien a toutefois exhorté les gouvernements et leurs partenaires à redoubler d'efforts pour définir une approche concertée, afin d'empêcher une nouvelle expansion de la violence et de la menace terroriste.

De ce fait, l’envoyé de l’ONU veut favoriser l'appui à des mesures indispensables de stabilisation à moyen et long terme, alignées sur la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.

Par Karim Ben Amar
Le 25/07/2019 à 15h44, mis à jour le 25/07/2019 à 16h03