Le Cameroun veut mobiliser 100 milliards de francs CFA contre le sida, la tuberculose et le paludisme

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Le 09/10/2019 à 12h12, mis à jour le 09/10/2019 à 12h12

Le président de la République, Paul Biya, participera ces mercredi 9 et jeudi 10 octobre 2019 à Lyon, en France, à la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial contre ces trois maladies.

Le président du Cameroun, Paul Biya s'est rendu à Lyon, en France, pour participer à la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Une rencontre présidée par le président français, Emmanuel Macron, laquelle débute ce mercredi 9 octobre et dont les travaux se poursuivront jusqu'à demain, jeudi.

Alors que ces assises se tiennent pour la première fois en France, tous les trois ans, le Fonds mondial organise la reconstitution de ses ressources pour le cycle suivant.

Ces ressources proviennent des contributions volontaires des Etats et des donateurs privés.

Pour le Cameroun, les enjeux de cette conférence sont énormes. En effet, la participation du président Biya est une opportunité pour le pays de mobiliser près de 100 milliards de francs CFA pour la période 2021-2023, en faveur de la lutte contre les trois maladies.

Le Fonds mondial est le premier partenaire du Cameroun pour l'éradication de ces pandémies.

Pour la période 2018-2020, quatre nouveaux accords d’une enveloppe globale de 108 milliards de francs CFA ont été signés entre le Fonds mondial et le gouvernement camerounais.

Conformément à la politique d’allocation du Fonds, pour accéder à la totalité du montant qui lui est alloué pour la période 2018-2020, le pays doit respecter les exigences de cofinancement. Toutefois, un retard du gouvernement camerounais a été constaté, en ce qui concerne le versement de la totalité de ses fonds de contrepartie, ce qui fait courir des risques d’interruptions des traitements, ce qui a conséquemment des répercussions sur la santé de la population touchée par ces maladies. 

Les plus vulnérables à ces interruptions sont des femmes, les personnes vivant avec le VIH et les jeunes adolescents, et ce, même si l'on note un recul du taux de prévalence du VIH au Cameroun.

Celui-ci est en effet passé de 4,3% en 2011 à 3,4% en 2018, avec un nombre de personnes vivant avec le VIH en 2016 évalué à 560.000.

D'un point de vue plus général, les assises de Lyon ont pour but, d'une part, d'obtenir des engagements financiers de la part des donateurs du Fonds mondial pour la période 2020-2022 et atteindre l’objectif de reconstitution d’au moins 14 milliards de dollars.

D'autre part, il s'agit de donner une plateforme de visibilité pour démontrer les résultats et l’impact des investissements du Fonds mondial et célébrer les contributions.

Depuis 2003, le gouvernement du Cameroun a signé 15 accords de subvention avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Ces accords -sept pour le VIH, cinq pour le paludisme et trois pour la tuberculose- étaient d’un montant de près de 198 milliards de francs CFA, en termes de contrepartie pour le pays.

Le Fonds mondial, qui est le premier bailleur du Cameroun dans la lutte contre le sida, avait déjà débloqué 10 millions de dollars pour boucler l'année 2013, et 20 millions de dollars en 2014.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 09/10/2019 à 12h12, mis à jour le 09/10/2019 à 12h12