La santé de Monseigneur Victor Tonyé Bakot, archevêque émérite de Yaoundé, se trouve au cœur d’une polémique depuis quelques jours au Cameroun.
A l’origine de ce scandale, une lettre de l’ancien économe de l’archidiocèse de Yaoundé, Albert Roland Amougou, dans laquelle il reproche à l’archevêque métropolitain de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga, de ne pas fournir l’assistance nécessaire à son prédécesseur, qui est actuellement malade et en état d'invalidité, depuis un accident de la circulation qu'il a subi en 2008.
Albert Roland Amougou affirme que l’archevêque émérite de Yaoundé en est «quasiment réduit à la mendicité pour survivre», faute d’une prise en charge adéquate.
"Mgr Victor Tonye Bakot, votre frère, a urgemment besoin d’un dispositif institutionnel lui permettant de couvrir ses besoins de santé, de logement et de subsistance. Il ne vit plus de charité mais presque de mendicité", indique l'économe de l'archidiocèse de Yaoundé dans ce courrier.
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"Seule son humilité profonde ne le conduit pas à la déprime et le pousse inlassablement à tendre la main", écrit aussi l'économe, dans cette lettre adressée à la fois au nonce apostolique, Mgr Julio Murat, au président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), Mgr Samuel Kleda, par ailleurs archevêque de Douala, à l’archevêque de Garoua, Mgr Faustin Ambassa, à l’archevêque de Bamenda, Mgr Cornelius Fontem Esua et à l’archevêque de Bertoua, Mgr Joseph Atanga.
Scandales financiers
Ces propos ont toutefois été fermement démentis par Mgr Jean Mbarga, qui assure que des «dispositions décentes» ont été prises pour une «retraite paisible» de Mgr Bakot.
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«Ces dispositions vont du paiement régulier de ses émoluments comme archevêque émérite de Yaoundé jusqu’à la prise en charge de ses autres besoins incluant l’assurance santé, le salaire de son personnel d’appui (chauffeur, cuisinière et blanchisseuse). Sans oublier la générosité des fidèles de l’archidiocèse de Yaoundé et d’ailleurs, des interventions ponctuelles telles que la réparation des véhicules mis à sa disposition, l’achat ou la réparation du mobilier, etc.», écrit l’archevêque de Yaoundé, infirmant ainsi les propos de l'économe de l'archidiocèse, dans un communiqué publié le 14 octobre dernier.
«Pour l’heure, Mgr Victor Tonye Bakot, qui a choisi de vivre en famille conformément aux directives en vigueur [l’évêque émérite choisit lui-même son lieu de résidence, Ndlr], est régulièrement en contact avec son successeur avec qui il partage ses préoccupations», conclut l’archevêque de Yaoundé, non sans accuser l’ancien économe de l'archidiocèse de Yaoundé d’être le responsable des «problèmes» de son prédécesseur.
Ce sont tous ces faits, conclut l'archevêque, qui l’ont poussé à renoncer au gouvernorat du diocèse de Yaoundé en 2013, après notamment des scandales financiers dans lesquels il s’est retrouvé impliqués, à cause d’Albert Roland Amougou, qui a été relevé de ses fonctions voici plus de 10 ans par ... Mgr Bakot lui-même.
