Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, dans un communiqué, a récemment mis en doute la légitimité des droits perçus par des milliers d'ayants-droits d'agents publics pensionnés décédés, ainsi que ceux qui perçoivent des pensions d'invalidité.
Des suspicions qui sont nées notamment à la suite d'une opération de collecte des actes constitutifs des droits y relatif, auprès des administrations émettrices. «Au terme de cette opération, les actes de 7855 pensionnés du fichier solde actuel n'ont pu être retrouvés; ce qui fait douter de la légitimité des droits qu'ils continuent de percevoir», indique le ministre.
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Aussi, celui-ci invite-t-il les personnes concernées à déposer une copie de l'acte leur attribuant la pension auprès de la Trésorerie générale la plus proche, afin de limiter le contentieux qui pourrait découler de la suspension directe du paiement desdites pensions. Toutefois, celles-ci seront suspendues après le 20 mars 2020 et des mesures de recouvrement des sommes déjà perçues seront engagées.
Le gouvernement camerounais a en effet entamé depuis quelques mois, des actions dans le cadre de l'assainissement du fichier solde de l’État.
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C'est ainsi que depuis la fin du mois d'août 2019, l'instauration des virements individualisés des salaires des agents publics a permis de détecter environ 1000 cas de personnes décédées qui percevaient des salaires chaque mois. De même, le recensement physique des agents publics, destiné à lutter contre les fonctionnaires fictifs, a permis de générer une économie budgétaire de 394,7 millions de francs CFA par mois, soit 4,7 milliards de francs CFA par an.
Le projet a également permis la mise à jour de plus de 388.335 sur 410.020 relevés d’identités bancaires (RIB) des agents publics contenus dans la base des données du ministère des Finances, soit un taux de 94.7%.