Coronavirus: l'Afrique franchit la barre des 10.000 cas confirmés entre inquiétude et espoir

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Le 07/04/2020 à 13h10, mis à jour le 07/04/2020 à 13h17

Pratiquement l'ensemble des pays du continent est touché par le nouveau coronavirus et le nombre de cas confirmés ne cesse d'augmenter avec une mortalité qui croit de manière inquiétante à mesure que les structures sanitaires arrivent à saturation.

Ce 7 avril l'Afrique a franchi la barre des 10.000 cas confirmés d'infection au virus SARS-Cov2, responsable de la pandémie de Covid-19. Un seuil qui inspire paradoxalement à la fois peur et espoir. En effet, la progression de la maladie a été extrêmement rapide, depuis le premier cas en Egypte, le 17 février, soit un peu plus de deux semaines après que l'Italie a découvert ses deux premiers cas, le 31 janvier.

L'espoir vient justement de pays comme l'Egypte où la situation semble maitrisée malgré tout, à moins qu'il ne s'agisse d'une illusion. Parce qu'avec le nouveau coronavirus, nul ne peut rien prévoir. Ce mardi 7 avril, le pays des Pharaons compte 1322 cas et 85 morts, des statistiques que des journalistes anglais ont mises en doute.

Les cas confirmés au 7 avril 2020, à 13h50

Ils ont d'ailleurs été expulsés, après que les justice égyptienne et les autorités les ont accusés de diffusion de fausses nouvelles. Evidemment, on peut raisonnablement penser que, comme partout ailleurs dans le monde, y compris en Europe et aux Etats-Unis, que les chiffres ne révèlent pas l'ampleur de la pandémie. De toute évidence, si l'Egypte vivait la situation des pays européens, elle aurait eu beaucoup de mal à la cacher.

L'Italie étant devenu le gabarit mondial auquel les autres pays se comparent, il est bon de voir quelle était la situation dans la Botte, il y a 17 jours, c'est-à-dire le 21 mars dernier.

A cette date, l'Italie comptait exactement 53,578 cas confirmés et 4,825 personnes avaient déjà perdu la vie. C'est dire qu'à durée égale, l'Egypte, et avec elle l'Afrique, sont beaucoup mieux loties. Il est certain que la maladie progresse nettement moins vite sur le continent qu'elle ne l'a fait jusqu'ici en Europe.

Aujourd'hui, parmi les premiers pays du continent touchés par la pandémie, aucun n'a connu une progression du nombre de cas similaire à celle qu'a connue le continent européen. Il s'agit notamment de l'Egypte, de la Tunisie, de l'Algérie, du Nigeria, de l'Afrique du Sud, du Maroc, du Sénégal ou encore du Soudan.

Ainsi, la Tunisie, pays touristique par excellence, ne compte que 596 cas. Le Nigeria, la nation aux 200 millions d'habitants, n'a que 238 cas confirmés, plus d'un mois après le premier cas importé qui concernait un Italien travaillant sur une plateforme pétrolière. Le Sénégal, pour sa part, bien qu'il ait été l'un des premiers pays à avoir enregistré des cas de contagion dite communautaire, semble considérablement avoir limité la propagation de la maladie. Le pays de la Teranga ne compte actuellement que 237 personnes testées positives.

Les cas qui pourraient paraître préoccupant sont ceux, d'une part, de l'Afrique du Sud, à cause du nombre important de cas dans un pays fortement touché par le sida et, d'autre part, de l'Algérie à cause du niveau trop élevé de la mortalité.

En Afrique du Sud, les autorités sanitaires on répertorié quelque 1686 cas, ce qui représente à lui seul plus de 16% de l'ensemble du continent. Néanmoins, à ce jour, seuls 12 patients ont perdu la vie, ce qui lui confère un taux de létalité extrêmement bas.

Il n'empêche que la prudence s'impose sur ce cas sud-africain. Car aucun pays au monde n'a réussi à sauver plus de la moitié des patients en soins intensifs. C'est pourquoi, le chiffre du faible taux de mortalité est une belle illusion. La preuve est qu'avant d'avoir compté 1170 cas, le pays le plus développé du continent avait réussi la prouesse de compter zéro décès. Mais depuis, pour les 516 cas supplémentaires qui ont été confirmés, l'Afrique du Sud a enregistré 11 décès de plus.

Il y a également le cas du Maroc: 1141 cas confirmés et 83 décès. On est dans la même tendance que les deux autres pays d'Afrique du Nord, à savoir la Tunisie et l'Egypte. Pour le moment, l'évolution reste limitée, mais le taux de mortalité paraît élevé, même s'il est très loin du cas algérien.

Il est évident que l'ensemble de ces pays paient leur ouverture vis-à-vis du reste du monde, notamment de l'Europe. En effet, en plus d'accueillir des millions de touristes chaque année, ces pays comptent le plus d'expatriés en Europe.

Le bilan des décès au 7 avril 2020, à 13h47

La pandémie évolue moins vite dans pratiquement l'ensemble des autres pays du continent, à l'exception de quelques-uns. C'est le cas du Cameroun qui a vu ses statistiques explosées le week-end dernier. Aujourd'hui 658 personnes sont infectées par le nouveau coronavirus et 9 en sont mortes.

Pour le moment, les deux pays qu'il faut surveiller en Afrique subsaharienne, sont le Burkina Faso et la République démocratique du Congo (RDC) à cause du nombre de cas, mais également d'un nombre de décès relativement élevé. Ils ont chacun vu mourir 18 patients, ce qui ne prédit rien de bon, à ce stade de l'épidémie.

D'autres pays comme l'Ethiopie restent presque à l'écart. Pourtant, ce pays qui abrite le siège de l’Union africaine est l'un des rares à n'avoir pas suspendu ses vols avec la Chine.

Pour le moment, 35 des 52 pays touchés, ont moins d'une centaine de cas d'infection au Sars-Cov2. Le continent compte 488 décès, ce mardi 7 avril, ce qui correspond à un taux de mortalité de 4,88% qui reste largement inférieur à celui de l'Italie.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 07/04/2020 à 13h10, mis à jour le 07/04/2020 à 13h17