Cameroun. Coronavirus: l’Ordre des médecins dénonce le non-respect du secret médical

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Le 21/04/2020 à 18h44, mis à jour le 21/04/2020 à 18h46

Le corps médical rappelle à l’ordre des autorités administratives qui divulguent les noms des patients dans leur communication, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus dans le pays.

Dans un communiqué publié le 20 avril 2020, l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) regrette le non-respect du secret médical opéré par certaines autorités administratives dans le cadre de la lutte contre le coronavirus (Covid-19) dans le pays.

L’ONMC indique en effet «avoir appris avec consternation la lecture, ainsi que la circulation sur les réseaux sociaux, d’un communiqué d’une très haute autorité du commandement informant les populations de ce qu’une personne précise était activement recherchée par les forces de l’ordre, car testée positive au Covid-19».

Dans un autre communiqué, le gouverneur de la région du Nord, Jean Abate Edi’i, a annoncé le premier cas positif au coronavirus dans son unité de commandement, en citant le nom et la fonction du concerné, un fonctionnaire du ministère de la Justice. L’autorité administrative ne dit cependant pas que le patient en question est recherché par les forces de l’ordre. Pour l’ONMC, la lutte contre cette pandémie doit s’effectuer «dans le strict respect du secret médical, lequel proscrit que la pathologie dont souffre un individu soit rendue publique».

Il rappelle en outre que le respect du secret médical est «un droit inaliénable du malade et doit être préservé en toutes circonstances pour éviter une stigmatisation de la personne atteinte, de sa famille, de ses biens». Surtout dans un contexte où les autorités camerounaises veulent éviter que le coronavirus soit considéré comme une «maladie de la honte».

Par ailleurs, l’ONMC appelle le gouvernement à consacrer au personnel soignant «une attention particulière, en lui assurant toutes les conditions lui permettant de mener efficacement et sainement sa mission».

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 21/04/2020 à 18h44, mis à jour le 21/04/2020 à 18h46