Cameroun. Coronavirus: l’hydroxychloroquine à nouveau en vente dans les pharmacies

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Le 16/07/2020 à 19h33, mis à jour le 16/07/2020 à 19h37

La ruée vers cette molécule utilisée dans le protocole de soins des malades de Covid-19 a entraîné une pénurie dans les officines, mettant en danger les patients atteints de maladies rhumatismales. Le gouvernement rassure aujourd’hui sur sa disponibilité dans le circuit officiel.

L’hydroxychloroquine, une molécule dérivée de la chloroquine et commercialisée sous le nom de Plaquenil au Cameroun, «est déjà largement disponible dans le circuit officiel», a déclaré le 14 juillet, le Dr Georges Alain Etoundi Mballa, directeur de la lutte contre la maladie, les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique.

La ruée vers ce médicament utilisé dans les protocoles de traitement des malades de coronavirus (Covid-19) avait entraîné une pénurie dans les pharmacies, mettant en danger les patients atteints de maladies rhumatismales. Ces derniers sont plus à risque de développer des formes graves de Covid-19.

Mardi, les autorités sanitaires ont tenu à rassurer les patients souffrant de rhumatismes, en affirmant que l’hydroxychloroquine était d’ores et déjà disponible en quantités suffisantes dans les officines. Le ministère de la Santé publique leur recommande par ailleurs de poursuivre leur traitement immunosuppresseur pendant la période de la pandémie, et de ne surtout pas modifier, sur leur propre initiative, leur traitement habituel même quand ils sont testés positifs au coronavirus.

En cas d’infection au coronavirus, «ils doivent aller consulter un médecin pour savoir lequel de leurs traitements suspendre», conseille Dr Etoundi Mballa.

La chloroquine connaît un regain de notoriété depuis que des médecins ont affirmé avoir obtenu des «résultats positifs» sur des malades de Covid-19. En avril dernier, les autorités ont procédé à la fermeture des établissements de santé pour «détention et vente de chloroquine falsifiée sans autorisation». La course vers les produits pour soigner le Covid-19, notamment l’hydroxychloroquine/chloroquine et l’azithromycine, avait nécessité un recadrage du ministre de la Santé en mars dernier.

«Il m’a été donné de constater ces derniers jours que certains professionnels de santé conseillent ou prescrivent des médicaments à titre préventif contre la maladie due au nouveau coronavirus. Je tiens à rappeler qu’à ce jour, aucune étude scientifique ne démontre l’efficacité d’aucun médicament connu, bien que des études récentes menées sur un nombre restreint de sujets fassent état de l’efficacité de la combinaison de l’hydroxychloroquine/chloroquine et de l’azithromycine dans le traitement curatif et non préventif des sujets infectés au Covid-19», écrivait Manaouda Malachie dans une lettre circulaire adressée aux professionnels de santé le 23 mars.

Le chef de l’Etat, Paul Biya, a autorisé le 9 avril dernier, la fabrication locale de la chloroquine, un produit précédemment utilisé pour le traitement du paludisme et retiré du marché depuis lors.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 16/07/2020 à 19h33, mis à jour le 16/07/2020 à 19h37