Le gouvernement camerounais a procédé ce mercredi 12 août à Yaoundé, la capitale, au lancement de la première «campagne nationale de promotion à la culture de la cyber-sécurité et à l’utilisation responsable des réseaux sociaux».
L’opération, prescrite par le chef de l’Etat, vise notamment à poser les bases d’une éducation numérique responsable. «Le nombre croissant de cyber-incidents exigent que les gouvernements procurent des réponses stratégiques pour contrer les cyber-menaces. La principale raison du succès des auteurs de ces actes criminels est l’ignorance de leurs victimes. D’où la nécessité de la mise en place de ce vaste programme de sensibilisation (…) car, l’augmentation des cyber-menaces et des cyber-attaques constituent une menace pour la paix et la sécurité nationale, régionale, voire même internationale», a déclaré à la radio publique, la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom li Likeng.
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C’est que, la cybercriminalité a pris des proportions inquiétantes au Cameroun ces dernières années, avec le nombre de plaintes en constante augmentation. Selon l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC), bras séculier de l’Etat dans le domaine des TIC, les attaques les plus courantes sont les arnaques au «mobile money», le «phishing» - une technique dont le but est d’obtenir des données sensibles par l’envoi d’un mail -, les fake news et l’usurpation d’identité des hautes personnalités. Entre octobre 2018 et avril 2020, l’ANTIC a débusqué plus de 3000 faux comptes ouverts sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) au nom des personnalités.
Au-delà d’éveiller les consciences des citoyens camerounais sur les menaces provenant du Web, cette campagne a également pour objectif de bâtir une «coalition nationale» pour la promotion de la culture de la cyber-sécurité et l’utilisation responsable des réseaux sociaux, affirment les autorités. Il sera donc question de mener des actions de sensibilisation en direction de toutes les couches sociétales (administrations, entreprises, opérateurs, société civile, élèves et étudiants, populations locales…).
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Ce, à travers une série d’activités: un atelier national sur la cyber-sécurité qui va regrouper les différents intervenants du secteur public, une rencontre de sensibilisation des entreprises, un forum de la société civile, des formations, des causeries éducatives, etc.
«Il s’agit donc d’une campagne d’envergure qui se déroulera dans les langues officielles (français et anglais) et nationales et s’étendra sur toute l’étendue du territoire national. Elle constitue une démarche associant tous les acteurs de la société camerounaise. La campagne va durer toute l’année et sera réadaptée pour les périodes qui suivent», précise la ministre Minette Libom li Likeng.