Cameroun: recrudescence de crimes atroces dans les zones anglophones

Des rebelles des régions anglophones.

Des rebelles des régions anglophones.. DR

Le 17/08/2020 à 10h35

Ces derniers jours, les réseaux sociaux ont relayé les exécutions atroces de femmes, accusées de collaborer avec les autorités publiques dans la traque de présumés sécessionnistes. Des crimes unanimement condamnés et qui entraînent l’émoi de l'opinion publique.

Ces derniers jours, sur les réseaux sociaux au Cameroun, les internautes ont relayé des vidéos particulièrement atroces de femmes exécutées par de présumés membres de bandes armées sécessionnistes dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.

Il s’agit, d’une part, de l’assassinat de Mbah Treasure, le 4 août 2020, au lieu-dit «Mbingwe Road» au quartier Ntualam par Mankon, dans le département de la Mezam (région du Nord-Ouest). 

La victime, compagne d’un sécessionniste dénommé Fonte, alias «Mad Dog», a été exécutée par son compagnon, qui la soupçonnait de connivence avec les pouvoirs publics, selon les autorités.

D’autre part, le 11 août 2020 vers 14 heures locales, le corps sans vie de Comfort Tumassang, une Camerounaise de 32 ans, a été retrouvé au quartier Makanga à Muyuka, dans le département du Fako, région du Sud-Ouest.

Les vidéos particulièrement cruelles du corps supplicié de cette jeune femme, tuée à coups de machette pour les mêmes motifs que la première victime, ont été abondamment partagées sur les réseaux sociaux. Ces crimes ont été condamnés aussi bien par l’opinion publique que par les autorités camerounaises.

«Le gouvernement camerounais condamne fermement ces actes odieux, insoutenables, commis par des bandes terroristes sécessionnistes qui, pour des raisons absurdes, illégitimes et inadmissibles, continuent d'ôter la vie à tout vent, à d’honnêtes et innocents citoyens», a indiqué le ministre de la Communication, René-Emmanuel Sadi, dans un communiqué signé le 13 août dernier.

«Le gouvernement dénonce les allégations mensongères ainsi que les subterfuges et autres manœuvres fallacieuses desdites bandes armées qui, après avoir commis des atrocités de toutes sortes contre les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les imputent sans scrupules, à nos forces de défense et de sécurité, à travers des campagnes de propagande éhontée par le biais des réseaux sociaux», ajoute le communiqué.

«Incapable de finir de regarder une vidéo absolument horrible. Un incident qui aurait lieu à Muyuka, dans la région du sud-ouest du Cameroun (…) Quelle qu’en soit la cause, c’est un acte barbare et inhumain. Inacceptable», a réagi sur Twitter Akere Muna, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018.

«Tuer nos populations au nom de leur libération est malheureux. Nous ne pouvons pas tuer les mêmes populations que nous prétendons vouloir libérer du joug de la dictature», déplore, de son côté, Me Félix Agbor Balla, avocat et fondateur du Centre des droits de l’Homme et de la démocratie en Afrique.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 17/08/2020 à 10h35