Sextape au Cameroun: un journaliste et un proche plaident "non coupable"

Le président directeur général de Radio Sport Info Martin Camus Mimb, en compagnie de la jeune femme impliquée dans l'affaire d'infidélité.

Le président directeur général de Radio Sport Info Martin Camus Mimb, en compagnie de la jeune femme impliquée dans l'affaire d'infidélité. . DR

Le 22/07/2021 à 15h53

Un célèbre journaliste camerounais a plaidé mercredi "non coupable" de "complicité d'atteinte à l'intimité de la vie privée", au premier jour du procès ouvert à Douala après la diffusion sur les réseaux sociaux de la sextape d'une jeune femme et du directeur de Radio Sport Info.

En juin, des photos et vidéos de Malicka, âgée de 24 ans, entretenant des rapports sexuels dans le bureau de Martin Camus Mimb, directeur de Radio Sport Info, basée à Douala, ont été diffusées sans son consentement sur les réseaux sociaux. Une affaire qui a provoqué l'indignation dans le pays.

Wilfrid Eteki, chef traditionnel et ami du journaliste, auteur présumé de la sextape, poursuivi notamment pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" et "publications obscènes d'ébats sur les réseaux sociaux", a également plaidé "non coupable".

Les deux hommes sont détenus depuis une semaine. Les avocats de M. Mimb ont demandé l'annulation de la procédure qui a conduit au placement en détention vendredi du journaliste à la prison de Douala.

Le parquet a demandé au tribunal de renvoyer l'affaire afin qu'il puisse "répliquer par des observations écrites" à cette demande des avocats du journaliste.

Le tribunal a ajourné l'affaire au 4 août pour entendre les observations du parquet sur la demande de remise en liberté.

S'il a demandé "pardon" à la jeune femme, M. Mimb n'a jamais reconnu sa participation aux ébats ni à la publication des images.

Après la diffusion de la sextape, une mobilisation est apparue sur les réseaux sociaux, pour dénoncer et sensibiliser sur les violences sexuelles et sexistes.

La Commission des droits de l'Homme du Cameroun a condamné le 7 juillet avec "force la capture et la diffusion à travers les réseaux sociaux (...) d'images et de vidéos indécentes, choquantes ou violentes, qui portent gravement atteinte à la dignité humaine".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 22/07/2021 à 15h53