Dans la société nigérienne, la célébration d’un mariage est le plus souvent subdivisée en plusieurs étapes. On enregistre donc à cet effet, et dans une certaine mesure, le mariage coutumier, religieux et civil.
S’unir pour la vie et pour le meilleur et pour le pire, dit-on lors des célébrations, il arrive aussi que pour une certaine raison, les deux conjoints décident de mettre un terme à l'union. C’est là où intervient le divorce.
Depuis quelques années, les chiffres hallucinants enregistrés annuellement pour les cas de divorce à Niamey et dans le reste du pays inquiètent. En 2021, à Niamey par exemple, plus de 3000 divorces ont été recensés officiellement par l’association islamique. Les causes de ces divorces sont multiples, et elles sont surtout le reflet des multiples changements des pratiques qui jadis garantissaient une certaine stabilité dans la gestion du mariage par les couples.
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«De nos jours, les parents ne sont plus impliqués dans le choix des futurs conjoints à leurs enfants à cause de l’évolution du droit et la mentalité de la jeunesse actuelle. A mon âge, je ne peux pas accepter que mes parents me choisissent une femme qui ne me convient pas, parce que le mariage nécessite un consentement», déclare Boussou Felix, étudiant à l’université de Niamey.
«Avant, c’était les parents qui choisissaient les conjoints aux enfants, mais maintenant c’est l’enfant qui présente la fille qu’il veut à la famille. Du coup, les parents n’ont aucune autorité sur leurs choix. L’une des causes de ce changement est la démocratie qui fait que l’enfant impose à ses parents ce qu’ils doivent faire. De notre temps c’est le père qui imposait à l’enfant la femme qu’il doit épouser. Je pense que l’une des causes du divorce c’est que l’enfant n’a pas fait participer ses parents à la recherche de la jeune fille», explique yahaya maman, retraité.
De nos jours, certaines familles sont mixtes et hybrides. Les mouvements des populations des zones rurales vers les centres urbains ont changé la donne. Mieux encore, les déplacements des familles d’un pays à un autre pour de nombreuses raisons ont occasionné le brassage des peuples, des cultures, des traditions et, par ricochets, des couples. Dans ces conditions, il devient souvent difficile pour les parents d’avoir une mainmise dans le choix des conjoints là où les codes de la vie quotidienne sont désormais dictés par la modernité et plusieurs pratiques venues d’ailleurs diffusées par les médias et mieux encore les réseaux sociaux de nos jours.
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«Vous verrez qu'aujourd’hui beaucoup se marient par intérêt, souvent c’est juste pour avoir ce titre», explique Amadou Boukari, étudiant à Niamey.
«Avant, les parents étaient plus respectés que maintenant, puisque leurs choix étaient pris en compte. Aujourd’hui, l’homme ou la femme décide de ce qu’il ou elle veut avec comme problème, celui de faire par moment le mauvais choix», déclare Mahaman Laouali, Imam à Niamey.
L’évidence aujourd’hui est qu’on ne se marie plus comme avant au Niger et dans bons nombres de pays d’Afrique. A qui devrait-on imputer la responsabilité des nombreux divorces enregistrés chaque année dans nos pays? Aux parents? Aux couples? à la société? Aux médias? Bref, à la modernité? L’on ne saurait répondre avec exactitude tant chaque cas de divorce détient sa propre histoire et il faudrait à cet effet les traiter au cas par cas.
Il parait tout de même plausible de dire qu’on n'assistera davantage à moins de divorce dans nos pays que si nos sociétés prennent à bras le corps cette problématique.