Ce matin, sous la conduite d’un enseignant, les jeunes et les moins jeunes récitent, dans un mouvement d’ensemble, quelques versets du saint Coran à l’école Seyda Zahara de la ville de Niamey. Ici, plusieurs enfants et adolescents y sont en internat et suivent 5 jours sur 7 un enseignement coranique et religieux.
«Nous avons pensé qu’en prenant les petits enfants et en leur inculquant les vrais valeurs de l’islam que sont la paix, l’entraide, la cohésion sociale, la vie en société peut-être que nous aurons une nouvelle génération de savants. Dans cette école coranique, les enfants y sont internes. Ils ont entre 5 et 12 ans, filles et garçons et apprennent le Coran par cœur pendant quelques années», explique Zahara Hachimi Aboubacar, responsable de l'école coranique.
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Des écoles comme celle-ci, la ville de Niamey et le pays tout entier en comptent des milliers qui se distinguent les une des autres par le type d’enseignement. Ici par exemple, les enfants qui viennent du Niger et des pays de la sous-région apprennent essentiellement la religion et la lecture du Coran, voire même sa mémorisation.
«Cette école coranique date des années 1960. Nos grands-parents ont étudié ici, nos parents également, nous avons aussi étudié ici et aujourd'hui nos enfants y étudient. On nous envoie les élèves du Nigéria, du Mali et du Burkina pour les études. Après leur fin de cycle, nous les ramenons auprès de leurs parents. Certains enfants arrivent ici dès l’âge de 9 ans et sont internes. ils prennent souvent 2 à 3 ans pour lire et mémoriser le Coran. Nous comptons entre 300 et 500 élèves», confie Ibrahim Abdou, enseignant dans une école coranique.
Cet engouement des parents est surtout orienté vers les effets bénéfiques de l’enseignement coranique sur le comportement des enfants et des apprenants.
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«Le simple fait d’accomplir les 5 prières à l’heure, de faire correctement leurs ablutions, de manger ensemble et de dormir à temps constituent une discipline que nous enseignons en plus du Coran et que l’enfant va développer dans sa vie. Tous ceux qui ont appris le Coran avec les bons comportements sont différents de ceux qui ne l’ont pas appris», explique encore Zahara Hachimi Aboubacar.
En plus de la lecture du saint Coran, les plus jeunes sont initiés aux cultes islamiques parmi lesquels on peut citer les ablutions, la prière et les règles de politesse.
Outre les jeunes et les plus jeunes, au Niger les adultes et personnes âgées s’impliquent davantage dans l’apprentissage du Coran avec à la clé des retombées bénéfiques énormes.
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«Lors de mon premier Hadj, pendant les prières à la mosquée, j’ai vu que tout le monde prenait son Coran pour lire, et ce cela m’a marqué. Et j’ai pris la décision, une fois rentrée au Niger, de me rendre dans une école coranique pour apprendre le Coran et pouvoir le lire. J’ai appris la vie en société, cela a forgé mon caractère, et m’a permis de comprendre que tout est éphémère ici bas», déclare Ramatou Sani, apprenante dans une école coranique.
Il n’existe pas de statistiques fiables sur le nombre d’écoles coranique au Niger, mais leur expansion et leur développement font d’elles des centres réputés de la transmission du savoir islamique.