Déjà plusieurs semaines que cette grève dure sur l’ensemble du territoire national. Les enseignants ont décidé de déposer la craie tant que leurs revendications ne sont pas prises en compte. Des revendications qui vont de la prise en charge immédiate après recrutement de la fonction publique, à la reconsidération de leur statut d’enseignant, en passant par le paiement régulier de leurs différentes primes.
Et c’est à travers le mouvement «On a trop supporté» (OTS) que ces revendications se font. Des leaders qui sont difficilement identifiables avaient lancé une «Opération craie morte». Laquelle prospère à merveille et mobilise les énergies dans les 10 régions du pays. Il s’agit ainsi d’un mouvement pacifique qui oblige les adhérents à rejoindre leurs lieux de services tous les jours, comme d’habitude, mais sans dispenser les cours. Les élèves sont alors abandonnés à eux-mêmes.
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La situation est admise par la majorité des Camerounais qui pensent que le gouvernement exagère par rapport à ces revendications qui datent de longues années. «Il n’est pas compréhensible que ceux qui sont chargés de l’avenir de tout un peuple soient autant négligés. Le gouvernement privilégie le corps armé où les moins instruits du pays gagnent des salaires colossaux au détriment de ceux qui se sont battus pour avoir des gros diplômes», s’indigne une commerçante approchée dans un coin de la ville de Yaoundé.
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Au fil du temps, cette grève est pratiquement devenue une crise sociale mobilisant par la suite tout le gouvernement qui peine à trouver des solutions idoines pour sortir définitivement de ce pétrin. Le président de la République, Paul Biya, a pourtant instruit le déblocage en urgence du verrou de précaution budgétaire des administrations publiques de 20% de leurs crédits destinés à l’achat des biens et des services. Une somme d’environ 2,7 milliards de Fcfa (plus de 4 millions d'euros) est ainsi mise sur la table du gouvernement pour payer des arriérés de primes de correction d’examen qui datent de 2020.
De nombreux leaders d’opinions sont pessimistes quant aux respects des autres promesses faites par le gouvernement en matière d’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants.