Un premier bilan de l'accident, survenu tard jeudi soir, faisait état samedi d'au moins 60 morts, hommes, femmes et enfants, et 52 blessés.
Dimanche, après la visite sur le lieu du déraillement du directeur général de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), Fabien Mutomb, celui-ci «a communiqué le bilan officiel de 75 décès et 125 blessés, dont 28 avec un traumatisme grave orientés vers les centres médicaux spécialisés», a indiqué sur Twitter le ministère congolais de la Communication.
Selon une base de données de l'AFP, cet accident ferroviaire apparaît comme le plus meurtrier dans le monde sur les deux dernières années et comme le 3e plus meurtrier en Afrique en dix ans.
La dernière catastrophe de ce type ayant eu lieu en RDC remonte à 2014 : un train de marchandises transportant plusieurs centaines de personnes avait déraillé à Katongola, au Katanga (sud-est), faisant 136 morts.
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Mutomb est attendu à Kinshasa lundi «pour d’autres dispositions pratiques liées à la gestion des dégâts causés par ce drame», a ajouté le ministère de la Communication, qui avait annoncé quelques heures auparavant le déplacement sur place du patron de l'entreprise publique de transport ferroviaire «avec les membres de la Commission d’enquête».
Le convoi accidenté, composé de 15 wagons, était un train de marchandises, mais à bord duquel avaient pris place plusieurs centaines de passagers clandestins, avait précisé samedi à l'AFP Manyonga Ndambo, directeur chargé des infrastructures à la SNCC, joint par téléphone depuis Lubumbashi.
Le train venait de Luena, dans la province voisine du Haut-Lomami et se dirigeait vers la ville minière de Tenke.
"Dérive des wagons"
Il a déraillé jeudi soir à 23H50 au niveau du village de Buyofwe, à environ 200 km de Kolwezi et 600 km de Lubumbashi, «à un endroit où il y a des ravins», dans lesquels sont tombés 7 des 15 wagons, avait-il ajouté.
Ndambo a indiqué dimanche que la voie était dégagée depuis le début de la matinée mais que les wagons accidentés devaient encore être remorqués.
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Les raisons de l'accident n'ont pas été immédiatement précisées par les autorités, mais la vétusté des rails a été évoquée comme une des causes vraisemblables.
Selon une communication de la SNCC transmise dimanche soir à la presse, le ministre provincial de l'Intérieur, Déodat Kapenda, qui accompagnait le responsable de la compagnie sur le lieu du déraillement, a estimé que la cause présumée était «la coupure brusque de la traction», suivie de «la dérive de la rame des wagons». L'enquête devra déterminer la raison de cette «coupure de traction».
Le directeur général de la SNCC a de son côté déploré qu'il y ait eu des morts «dans l'accident de ce train de marchandises, qui n'est pas approprié pour les voyageurs». Il a évoqué parmi les causes possibles de la catastrophe «la surcharge de la rame, du fait de la présence de voyageurs clandestins sur les wagons, en infraction du règlement du trafic ferroviaire». «Des mesures sont prises pour que ce genre d'incident ne se reproduise pas», a-t-il ajouté, assurant que «des sanctions seraient prises à l'endroit des coupables».
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Souvent, faute de trains de voyageurs ou de routes praticables, des passagers empruntent des trains de marchandises pour parcourir de longues distances en RDC, pays de 2,3 millions de km2. Ils voyagent aussi à bord d'embarcations surchargées sur les lacs et cours d'eau, où les naufrages sont également fréquents.
La RDC ne compte que quelques milliers de km de routes asphaltées, principalement sur l'axe Matadi-Kinshasa-Kikwit à l'ouest pour l'import-export, et Kolwezi-Lubumbashi-Kasumbalesa et la Zambie dans le sud-est pour l'exportation des minerais.