«Quatre villages ont été attaqués par des rebelles ougandais de l'ADF» qui ont tué 19 personnes dimanche dans le territoire d'Irumu, a déclaré à l'AFP Christophe Munyanderu, coordonnateur de la Convention pour le respect des droits de l'homme en Ituri, une ONG locale. Il s'agit des villages «Carrière où on a perdu 8 civils, à Apakolu 4 civils, à Apamayaya 2 et à Kimautu on a 5 morts», a-t-il détaillé.
Lundi, les villages Apende et Ndimo ont aussi été la cible d'attaques des ADF qui y ont tué respectivement «18 et 15 civils. Au total, on comptabilise au moins 52 civils tués entre dimanche et ce lundi», a ajouté M. Munyanderu, indiquant qu'il s'agissait d'un bilan encore provisoire.
«Ces rebelles ADF ont encore tué (...) Nous avons retrouvé 18 corps à Apende», a déclaré sous couvert d'anonymat à l'AFP un responsable militaire dans la région. «52 civils c'est trop nombreux, ça fait mal au coeur», a ajouté Munyanderu, estimant que «si toutes les alertes de la population civils étaient prises en considération, ces ADF n'auraient pas tué autant de monde».
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Tous les villages attaqués sont situés dans la chefferie de Walese Vonkutu, une zone enclavée, à la frontière avec la province du Nord-Kivu. En fin de semaine, une trentaine de personnes ont été tués du côté du Nord-Kivu dans des attaques lancées par des présumés ADF. Placées sous état de siège depuis mai dernier, l'Ituri et le Nord-Kivu sont en proie depuis plus de 25 ans aux violences de groupes armés, dont les ADF.
Cette mesure exceptionnelle a donné plein pouvoir aux militaires et vise à mettre fin à l'activité des groupes armés. Une opération militaire conjointe ougando-congolaise a été lancée fin novembre contre ces rebelles, accusés de massacres de civils dans l'est de la RDC et d'attentats jihadistes sur le sol ougandais. Le groupe Etat islamique (EI) considère les ADF comme sa branche en Afrique centrale.