Le complexe avicole de Mvog Betsi de Yaoundé avait hérité des installations de la défunte société publique connue sous l’appellation Office national pour le développement de l’aviculture et du petit bétail (ONDAB). Le complexe avicole de Mvog Betsi avait fermé ses portes à son tour aux lendemains de la grippe aviaire qui avait frappé le Cameroun durant les années 2016 et 2017. Alors les terres et tous les bâtiments sont restés sous la protection des employés de cette société privée et notamment sous le regard de son ancien directeur général Moussa Amadou.
Des années sont ainsi passées sans voir les activités relancées dans le site et c’est dans ce sens que les familles, premiers propriétaires des lieux, ont introduit auprès du sous-préfet de Yaoundé 6ème, une requête de rétrocession de leurs terres.
Pourtant l’Etat du Cameroun avait obtenu un titre foncier sur le même endroit en 1961 après avoir indemnisé selon certains témoignages, les représentants des familles concernées. Seulement, la justice n’ayant pas encore vidé le contentieux que des constructions ont commencé dans le site. Il s’agit des constructions des populations venues de divers horizons dont le gardien des lieux (l’ancien directeur général du complexe avicole) ignore celui qui leur offre cet espace, à en croire ses déclarations.
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Mais pour certains propriétaires de maisons rencontrés dans le site, les transactions avaient été faites avec le chef du quartier de Mvog Betsi. «Nous n’avons rien à vous dire. Si vous voulez savoir un peu plus, allez prendre des renseignements auprès du chef du quartier. C’est avec lui que j’ai traité», nous a lancé un propriétaire d’une maison nouvellement construite sur les lieux.
Pendant ce temps, la mairie et la sous-préfecture de Yaoundé 6ème ont sommé les tenanciers de boutiques installés en contre-bas de déguerpir les lieux dans les meilleurs délais faute de quoi les engins s’en chargeront. Les populations suspectent les deux autorités de l’arrondissement de vouloir achever la vente de ce domaine privé de l’Etat en complicité avec ladite chefferie. Les collaborateurs de ces deux autorités rejettent en bloc toutes ces accusations arguant qu’elles sont fallacieuses.