«Plusieurs dizaines d'hommes armés à bord de motocyclettes ont attaqué le site d'orpaillage de Kougdiguin», près de Barga, une localité de la commune rurale de Bouroum, dans la province du Namentenga (nord), selon un habitant qui a parlé «d'une vingtaine de morts». Un autre habitant a confirmé ce bilan, parlant de 22 morts.
«Malheureusement, on a enregistré une vingtaine de morts et autant de blessés», qui ont été évacués au Centre hospitalier régional (CHR) de Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord où l'attaque s'est produite, a-t-il ajouté.
Un autre habitant a confirmé ce bilan, parlant de 22 morts et précisant que les auteurs de l'attaque «sont des individus armés qui ont ouvert le feu sur les orpailleurs sans distinction». «On enregistre des femmes et des enfants parmi les victimes», qui ont été inhumées dans la journée de vendredi, a-t-il dit.
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Une source hospitalière du CHR jointe par l'AFP a indiqué avoir reçu une dizaine de blessés, mais que d'autres avaient été admis dans plusieurs autres centres de santé.
Le 12 mars, onze personnes avaient été tuées dans l'attaque d’une mine d'or artisanale à Baliata, une localité située sur l'axe Dori, chef-lieu de la région du Sahel, également dans le nord du Burkina.
Deux jours plus tôt, une attaque similaire avait visé une mine d'or sauvage de Tondobi, une localité de la commune de Seytenga, près de la frontière nigérienne, faisant une dizaine de morts, selon des sources sécuritaire et locales.
Au total depuis trois semaines, près de 80 civils et militaires ont été tués dans des attaques attribuées à des groupes armés jihadistes.
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«La recrudescence des attaques terroristes ces derniers temps ne peut pas et ne doit pas être lue comme le signe de l'inaction ou de l’inefficacité de ce que nous sommes en train de déployer sur le terrain», a affirmé vendredi le président par intérim du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, auteur d'un coup d'Etat le 24 janvier.
Il a annoncé la création de comités locaux de dialogue avec les groupes armés qui auront pour but «d’aménager des passerelles pour permettre à ceux qui par naïveté, par appât du gain, par contrainte ou par désir de vengeance, ont été entrainés dans une spirale extrémiste».
Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.