Guinée–Mali: près de 20 morts dans les affrontements entre orpailleurs

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Le 01/12/2017 à 14h35, mis à jour le 01/12/2017 à 15h09

Les violents affrontements intervenus en début de semaine entre villageois guinéens et maliens ont fait plus d’une vingtaine de victimes, selon les derniers bilans fournis par des sources guinéennes et maliennes.

Dans un communiqué, l’armée malienne a indiqué avoir perdu quatre gendarmes «lors d’une opération de sécurisation des populations sur le site d’exploitation minière de Niaouleni», dans le cercle de Kangaba, au sud-ouest du pays. Mais le bilan essuyé par la gendarmerie malienne serait beaucoup plus lourd. En tout cas, les autorités maliennes, tout comme guinéennes, estiment qu’il est impossible d’établir un bilan complet des escarmouches intervenues lundi et mardi dernier. Mardi, le préfet de Mandiana (Guinée), a indiqué que les affrontements entre les villageois de Kantédou-Balandou (Guinée) et Niaouléni (Mali) ont fait 5 morts et six blessés graves côté guinéen (12 morts chez les Maliens). Depuis, le bilan s'alourdit. De 17, certaines sources parlent désormais de 22 morts et plusieurs blessés.

Le gouvernement guinéen n'a pas communiqué sur le conflit. Mais une source sécuritaire guinéenne a indiqué que «ce sont des orpailleurs maliens, épaulés par des chasseurs et des gendarmes maliens, qui ont attaqué lundi des orpailleurs guinéens sur une mine d’or» en Guinée. 

En revanche, dans son communiqué, l’armée malienne indique que les villageois maliens ont "été victimes de tirs de ressortissants guinéens suite à un conflit consécutif à l’exploitation minière sur ce site entre le village malien de Niaouleni et un autre village guinéen." Les combattants guinéens seraient essentiellement des chasseurs traditionnels connus sous le nom de Donzo. Dans cette situation, les deux pays ont envoyé des renforts à leur frontière commune. Chacune des parties revendique une zone riche en or située à la frontière des deux pays. En 2015, un premier affrontement avait fait trois morts, ce qui avait amené les autorités des deux pays à suspendre toute activité d’orpaillage dans la zone jusqu'à la clarification de la frontière. Sauf que cette suspension n’a jamais été respectée.

Jeudi, à la télévision nationale guinéenne, le ministre de l'Administration du territoire a indiqué qu'une réunion était prévue à Kankan entre les autorités des deux pays. Le général Bouréma Condé, ministre de l'Administration du territoire et de la décentralisation, a tenté d'apaiser les choses en rappelant que cette situation n'est ni dans l'intérêt des présidents Alpha Condé et Ibrahima Boubacar Keita ni dans celui des deux peuples.

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 01/12/2017 à 14h35, mis à jour le 01/12/2017 à 15h09