Avec trois sites d'accueil de déplacés internes (Kongoussi, Bouzanga, Namsiguia), la province du Bam, dans la région du Centre-Nord, est l’une des localités les plus impactées par les attaques terroristes.
Face à la menace grandissante, des ressortissants de neuf (9) communes de la province s’unissent autour d’une initiative dénommée «Bam fâagré» («le salut du Bam» en langue locale mooré). Il s'agit pour ce groupe constitué en majorité des fils de la région de prendre son destin en main en s’organisant contre les nombreuses pertes de bétails et les braquages à répétition dont sont victimes les populations.
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«Nous ne sommes pas allés vite, et nous souhaitons seulement que le gouvernement accélère la cadence. Si le gouvernement peut obtenir des résultats contre le terrorisme en moins de cinq (5) mois, c’est à notre avantage, au Bam, parce que c’est une zone très agricole», explique Boureima Niampa, porte-parole de l’initiative.
Le mouvement naît quelques semaines après que le chef de l’Etat, Paul Henri Damiba, a solennellement pris l’engagement de rétablir la sécurité au Burkina Faso dans un bref délai. Mais pour cette nouvelle organisation, la sécurité des personnes et des biens ne saurait être du seul ressort de l’Etat.
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Même si le groupe refuse pour l’instant de dévoiler sa stratégie, il donne néanmoins l’assurance qu’au-delà de cette conférence, il bénéficiera de l’accompagnement d’un mouvement d’autodéfense ayant déjà une bonne connaissance du terrain et dont le leader n’est autre qu’Ali Nana, coordonnateur du Mouvement de la résistance populaire (MRP).
«On a une commission qui est en train de rédiger un mémorandum, avec beaucoup d’actions à mener qui, souvent, sortent de l’ordinaire et qui peuvent être très déterminantes», a souligné le leader du MRP.
Le 4 avril 2022, une attaque terroriste perpétrée dans les encablures a coûté la vie à un policier et un civil. Depuis, la psychose a gagné les populations et le nombre de villages déguerpis s’est multiplié.