Mineurs bloqués sous terre au Burkina Faso: un mois après, l'espoir s'amenuise

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Le 17/05/2022 à 10h10, mis à jour le 17/05/2022 à 10h11

Les opérations pour tenter de retrouver huit mineurs portés disparus sous terre dans une mine de zinc du Burkina Faso depuis un mois, se poursuivaient mardi, sans grand espoir qu'ils puissent être remontés vivants, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ces huit mineurs - six Burkinabè, un Zambien et un Tanzanien - ont été pris au piège le 16 avril au fond de la mine de Perkoa, exploitée par la compagnie canadienne Trevali Mining, située à une centaine de km à l'ouest de Ouagadougou, après des pluies diluviennes qui ont inondé les galeries souterraines où ils travaillaient à 700 mètres sous terre.

Depuis, aucun contact n'a pu être établi avec eux, mais les sauveteurs espèrent encore qu'ils ont pu s'abriter dans une «chambre de refuge» située à 580 mètres de profondeur, où des kits de survie comprenant de l'eau, de la nourriture et des médicaments, sont habituellement stockés.

Les sauveteurs s'attèlent sans relâche à pomper les quelques 165 millions de litres d'eau qui ont inondé les galeries et sont parvenus à atteindre la toiture de la chambre, selon le comité de crise mis en place à Perkoa.

«La chambre est toujours submergée» par l'eau, a déclaré lundi soir le lieutenant Stéphane Sidi Nana, l'un des sapeurs-pompiers présents sur les lieux. «On n'a pas pu observer à travers la vitre pour voir l'intérieur de la chambre», a-t-il affirmé.

Jean Alphonse Somé, ministre des Mines, estime que les secouristes en sont aux «ultimes phases de pompage et dans les prochaines heures, à tout moment» il sera possible de «regarder» à l'intérieur de la chambre de refuge, pour voir si les mineurs sont bien à l'intérieur.

Antoine Bama, parent de l'un des mineurs disparus, a dit à l'AFP «garder espoir» que «nos frères, nos maris et pères seront retrouvés vivants». Lui et les autres proches des mineurs se retrouvent tous les jours sur le site «pour se soutenir, se consoler et suivre de près l'évolution des opérations».

«C'est une angoisse qu'on vit depuis maintenant un mois» et «on ne sait pas quand cela va prendre fin», note-t-il en soulignant que «l'ouverture de la chambre de refuge, c'est l'ultime espoir pour nous d'avoir de bonnes nouvelles».

«Si la chambre est vide, on ne sait plus à quoi on va (pouvoir) s'accrocher», dit-il.

Le 1er mai, le gouvernement a annoncé l'ouverture d'une enquête pour «situer toutes les responsabilités», et pris «des mesures conservatoires» pour empêcher les responsables de la mine de quitter le territoire burkinabè.

De leur côté, les familles de six mineurs ont porté «plainte contre x» pour «tentative d'homicide involontaire», «mise en danger de la vie d'autrui» et «non assistance à personne en danger».

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 17/05/2022 à 10h10, mis à jour le 17/05/2022 à 10h11