Située au sud de l’Université Jospeh Ki Zerbo de Ouagadougou, la gargote «Socrates 14» ne désemplit pas. Avec une clientèle majoritairement jeune et estudiantine (nationaux et étrangers), voici trois ans qu'elle séduit les papilles gustatives des consommateurs, avec son menu principal qui n’est autre que le «garba», ou attiéké, une spécialité typiquement ivoirienne.
Wilfried Kiemtoré, étudiant, en raffole. Tous les midis, il s’assure de manger au moins un plat de ce fameux repas, qui coûte 500 francs CFA et parfois bien plus, en fonction des accompagnements. «Le camarade Socrates nous rend beaucoup service. C'est un très bon entrepreneur. Les prix sont vraiment étudiés, avec une petite somme, tu manges et tu te sens à l’aise», s'extasie ce client fidèle.
Lire aussi : Burkina Faso: faute de valorisation, les produits agricoles se perdent
Le maître des lieux est un étudiant comme lui, Yacouba Ouédraogo. Celui que l'on surnomme «Socrates 14» raconte qu’en 2018, une fois à l’université, son ambition était d’obtenir au moins sa licence pour intégrer la fonction publique. Mais seul face aux adversités, il n'avait pas d'autre choix que de chercher à mener une petite activité qui lui permettrait de subvenir à ses besoins.
Un matin, alors qu’il se promenait dans les rues de Ouagadougou, Ouédraogo est tombé, par hasard, sur un jeune qui pratiquait une activité semblable à celle qu'il mène aujourd’hui. C’est ce dernier qui l'a conseillé, encouragé et formé à la vente d’attiéké.
Lire aussi : Vidéo. Burkina Faso: une jeune entrepreneure lance des kits de condiments prêts à cuisiner
Etudiant-entrepreneur. Un nom qu’il assume avec beaucoup de fierté aujourd’hui. Pourtant, notre jeune entrepreneur a connu des débuts difficiles, malgré sa proximité avec les étudiants. Il dit avoir commencé son activité avec à peine 25.000 francs CFA en poche. Trois ans plus tard, il a une dizaine d’employés à sa charge et dit être à l'abri d’un certain nombre de besoins, estimant à 3.000.000 francs CFA son revenu mensuel.
«Si tu n'es pas courageux, persévérant, patient, tu ne peux pas entreprendre. Parce que l'entrepreneuriat a besoin d’hommes courageux. Pour qu’une entreprise soit assise, il lui faut au minimum trois ans et au maximum cinq ans. Je conseille à mes jeunes frères qui veulent entreprendre d’être simplement courageux», préconise-t-il.
Grâce à ses économies, Ouédraogo ambitionne de poursuivre ses études dans une école supérieure de la place. Il avoue ne pas envier le salaire d’un fonctionnaire burkinabè. Mieux, il envisage de développer son commerce dans d’autres villes et quartiers.