Comme tous les après-midi, l’animation est des plus belles au marché Katr Yaar de Ouagadougou. Les clients se bousculent et vont d’un étal à un autre. Une bonne partie d'entre eux viennent pour acheter soit le raisin africain ou le wèda (liane saba), des fruits sauvages qui auraient des bienfaits multiples et thérapeutiques. «Le wèda, j’en consomme énormément. (...) J’en prends très souvent pour mes amis. J’aime consommer ces fruits. Parce que j’ai la perception que ça procure de la satisfaction», confie Issouf Zoanga, client.
Parce qu’ils mûrissent au début de la saison des pluies, ces fruits sont en pleine maturation et s’exposent un peu partout à travers le pays. Le raisin africain, ou «sabga» en langue locale mooré, se consomme habituellement frais. Et comme le wèda, il peut aussi être transformé en jus. Le fruit à l’intérieur de la coque se présente sous forme d'une graine enrobée d'une pulpe jaune et moelleuse. Cette dernière est acidulée et sucrée.
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«Beaucoup de clients ne sont pas intéressés par la forme des fruits. Pourvu qu’ils les aient à des prix abordables. Pour moi, c’est tout le contraire. J’ai besoin qu’ils soient de bonne qualité afin d’en tirer une meilleure saveur dans la fabrication de mes jus», explique Sabine Simporé, une revendeuse.
Ces fruits, du fait de la situation sécuritaire, ne bénéficient plus d’un accès fluide au marché comme auparavant. De quoi inquiéter vendeuses et vendeurs qui, pour la plupart, s’approvisionnent en périphérie. «Le marché est morose. Mais nous faisons de notre mieux afin de rendre disponibles ces fruits auprès des Burkinabè. Je crois que cette morosité est liée au contexte actuel du pays. Dès lors que la situation reviendra à la normale, nous pourrons refaire des chiffres», s’impatiente Aminata Zoromé, une vendeuse de fruits.
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Même son de cloche chez Issaka Kologo, également vendeur de fruits: «Le marché est vraiment morose. Voyez, vous-même, comment je suis là à chasser les mouches sur les raisins. Ce que nous implorons, c’est la paix dans le pays. Ainsi nous serons beaucoup plus gais.»
Au dire de certains Burkinabè, ces fruits, qui sont également très utilisés dans la médecine traditionnelle, auraient des bienfaits multiples, notamment contre les douleurs, les problèmes de peau, la stérilité féminine, la toux ou encore la tuberculose.