«Go pour l’allaitement! Éduquer, promouvoir, soutenir». C’est sous ce thème que tous les pays ont observé la Semaine mondiale de l’allaitement maternel. Une occasion qui a permis aux dirigeants de rappeler l’importance du lait maternel pour la survie de l’enfant et la prévention de certaines maladies chez la mère. Au Cameroun, les manifestations ont eu lieu dans les formations sanitaires et les unités administratives des 10 régions du pays. Les responsables administratifs sont conscients du fait que la lutte contre la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans passe inéluctablement par la promotion de l’allaitement maternel en général et par l’application de l’allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois de l’enfant en particulier.
Selon le bureau camerounais de l’UNICEF, la malnutrition chronique constitue l’un des problèmes majeurs de santé publique dans le pays. Près d’un tiers des enfants en souffrent et ont des difficultés à réaliser leur plein potentiel humain dans la vie. L’Enquête démographique et de santé (EDS) réalisée en 2018 relève que le taux de malnutrition chronique sur l’ensemble du territoire national est de 28,9% avec une prédominance dans les régions du Nord qui réalise 41,3%, l’Extrême-Nord 37,3%, l’Est 37,3% et l’Adamaoua 34,6%.
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Il faut rappeler que les actions en faveur de l’allaitement maternel optimal au Cameroun se heurtent encore à de nombreuses barrières. L’on peut citer, entre autres, la violation du code de commercialisation des substituts du lait maternel adopté par le pays depuis 2005, la faible promotion de l’allaitement maternel au niveau de certaines formations sanitaires et auprès des communautés, le faible taux d’accouchements assistés qui ne favorise pas l’initiation précoce de l’allaitement et l’influence négative de certaines valeurs sociales, y compris l’utilisation précoce de l’eau dans la gestion de l’allaitement. La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a également contribué au ralentissement des actions en faveur de l’allaitement maternel.
Malgré les efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires depuis plusieurs décennies, la situation de la pratique de l’allaitement maternel optimal n’est pas très encourageante au Cameroun. L'EDS de 2018 souligne que le taux d’allaitement exclusif, c’est-à-dire avec du lait maternel uniquement, avant l’âge de 6 mois est de 40%. 64,5% d’enfants sont allaités jusqu’à 1 an et 23,2% jusqu’à 2 ans, sachant que la recommandation conjointe OMS-UNICEF est de 2 ans et plus.
«Pour accélérer l’atteinte de l’objectif de l’Assemblée mondiale de la santé de 2012 visant au moins 50% d’allaitement exclusif pendant les 6 premiers mois de l’enfant d’ici 2025, des efforts additionnels sont à faire en matière de promotion, de protection et de soutien de l’allaitement maternel au Cameroun», déclare l’UNICEF.