En 2022-2023, les cartables des enfants seront assurément vides, faute de moyens financiers des parents d'élève. En effet, beaucoup estiment qu'avec l'inflation et la baisse des revenus, ils sont victimes d'un effet ciseau, tenaillés qu'ils sont à la fois par les dépenses en hausse et des finances qui boitillent. Pourtant, il ne reste plus qu'une dizaine de jours.
En effet, les élèves et les enseignants du Cameroun vont reprendre le chemin de l’école dès le 5 septembre prochain dans le cadre de l’année scolaire 2022-2023. Celle-ci s'achèvera le 28 juillet 2023, selon le calendrier communiqué dans un arrêté signé conjointement le 19 août dernier par les ministres de l’Education de base et des Enseignements secondaires.
Le découpage de la prochaine année scolaire fait mention de deux interruptions de cours. La première ira du 16 décembre 2022 au 3 décembre 2023 et la seconde du 31 mars 2023 au 17 avril de la même anné, tandis que les élèves ne passant aucun examen seront mis en congé dès le 9 juin 2023. Concernant justement les examens, ceux relevant du ministère de l’Education de base vont se dérouler entre le 15 mai et le 28 juillet 2023 et ceux relevant du ministère des Enseignements secondaires se tiendront aux dates conséquentes.
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En attendant, l’ambiance qui précède habituellement la rentrée des classes n’est toujours pas perceptible dans les rues, encore moins dans les marchés et autres centres commerciaux du pays. Raison évoquée: le manque d’argent. «Je ne sais plus où mettre la tête pour cette rentrée scolaire qui approche. A cette date, je n’ai encore rien acheté», témoigne une mère de 6 enfants, tous élèves dans un établissement scolaire de la place. Une autre déclare: «Seul Dieu viendra à mon secours parce qu’à ce niveau, je ne sais plus quoi faire. Je comptais sur un emprunt dans une banque. A ce jour, je n’ai aucune nouvelle et la date de la rentrée ne fait qu’approcher.»
Il faut rappeler que certains parents commencent généralement à préparer la rentrée scolaire de leurs enfants un peu plus tôt. Il s’agit le plus souvent des personnes à revenus intermédiaires, notamment les petits commerçants et autres débrouillards. Malheureusement, ceux-ci sont régulièrement pourchassés par la police municipale sur les trottoirs des rues où ils s’installent de temps à autre pour chercher leur pitance. La traque de ces commerçants de fortune s’est intensifiée ces derniers temps dans les grandes villes du pays, notamment Yaoundé, Douala et Bafoussam.