Mathématiquement, ce n’est pas encore fait. Mais c’est tout comme. Avec 26 points au classement à trois journées de la fin du championnat de 1re division, le Canon de Yaoundé compte neuf unités de retard sur le premier non reléguable, Astres FC de Douala, 35 points.
Pour les adeptes des calculs, il faudrait que le Canon de Yaoundé gagne ses trois derniers matchs et qu’Astres de Douala s’écroule en même temps pour envisager un maintien. Un miracle en somme. Car, avec la plus mauvaise différence de buts du championnat (-19 contre -4 pour Astres FC), la tâche parait hors de portée du «Kap-kum» (surnom de l’équipe).
Le Canon de Yaoundé reste en effet sur une série noire de 14 matchs sans victoire. Du reste, les «Vert et rouge» n’ont enregistré que quatre succès depuis le début de la saison, après 31 journées. Pour expliquer ce manque de résultats, le staff technique évoque une certaine naïveté et un manque de concentration des joueurs. Mais il y a plus.
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Depuis plusieurs années les divisions internes ont affaibli l’équipe. Plusieurs camps s’arrogeant la paternité de la marque Canon de Yaoundé. C’est ainsi qu’en début de saison, lors de la 1re journée, deux équipes différentes avec deux équipes dirigeantes distinctes s’étaient présentées sous le même label pour le match d’ouverture au stade Omnisports de Yaoundé contre Bamboutos de Mbouda.
Un scénario déjà connu les années antérieures, où le club a compté parfois jusqu’à trois présidents en même temps. Les batailles judiciaires et l’intervention des autorités administratives camerounaises pour ramener la sérénité au sein du club n’y ont rien changé. La «paix des braves» décrétée en urgence pour sauver l’équipe d’une relégation non plus.
Preuve de l’importance du club dans le paysage footballistique camerounais, le début la saison a même été différé de quelques jours l’année dernière pour permettre à la formation de régler définitivement ses différends internes. Peine perdue. La veille du lancement de la compétition, le club n’était toujours pas affilié à la Ligue de football professionnel du Cameroun.
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Entre problème de financement, le désintérêt des joueurs et l’instabilité des encadreurs, du staff technique et des dirigeants, la marque Canon de Yaoundé ne fait plus rêver.
Et dire que ce club a vu passer des gloires du football camerounais. Entre autres, Jean Manga Onguéné, Théophile Abega et Thomas Nkono, tous Ballon d’or africain avec le club. Sans compter les Marc-Vivien Foé, Pierre Wome, Emmanuel Kundé, François Oman-Biyick…
Créé en 1930, le Canon de Yaoundé est le club le plus titré du pays avec 10 championnats et 11 coupes nationales remportés, ainsi que trois ligues des champions africaines et une coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe.
Aujourd’hui, tout est à refaire. Le monument est tombé. A moins qu’une nouvelle pirouette administrative ne vienne à nouveau le sauver, comme en 2015. Suite à une décision de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique du Cameroun, le Canon de Yaoundé, qui avait perdu par pénalité le match de la 6e journée face à Fovu de Baham (1-1), a récupéré le point du nul. Ce qui lui a permis de reprendre la 15e place à Fovu de Baham, relégué finalement....