Si la phase aller du championnat de première division achevée le week-end dernier a consacré le retour au sommet de Coton Sport de Garoua, le meilleur club camerounais des 15 dernières années privé du titre de champion depuis trois ans, elle a aussi montré des maux plus profonds.
D’une part, malgré toutes les mesures prises par la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC), la corruption persiste dans ce monde opaque. Et les arbitres demeurent des acteurs majeurs quand il faut changer le cours d’un match. Face à la recrudescence des récriminations et des faits de jeu douteux, la LFPC a dû suspendre de nombreux officiants dès la 8e journée.
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«Il a été constaté que certains arbitres avaient volontairement faussé les résultats des rencontres. 17 arbitres ont été suspendus. Nous avons enregistré des dénonciations dont les informations sont en train d’être recoupées. Nous resterons dans la même logique. Pour améliorer le niveau de notre football, il nous revient de veiller à ce que les compétitions soient organisées dans le respect des valeurs éthiques. Les dossiers des arbitres récidivistes seront transmis à la fédération pour exclusion de toutes compétitions de la Ligue», explique Thérèse-Pauline Manguele, secrétaire générale de la LFPC.
D’autre part, les problèmes de financement, à l’origine des nombreux reports du lancement du championnat en début d’année, persistent. La situation est encore pire au niveau des clubs, dont très peu ont des sponsors et qui vivent des maigres cotisations des supporters et des subventions allouées par l’Etat. Conséquence: les salaires des joueurs ne sont pas payés. Dans de nombreux clubs, les retards s’accumulent et les joueurs ne perçoivent qu’une très modique «prime d’entraînement». Parfois seulement 1.000 francs CFA.
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«Ni les revendications des joueurs ni les dénonciations du Syndicat national des footballeurs camerounais (SYNAFOC) ne semblent émouvoir grand monde. Lorsqu’ils ne font pas la sourde oreille, les dirigeants de clubs menacent de sanctionner tout joueur qui oserait réclamer le paiement de son dû. La LFPC de son côté garde un silence complice. A cela vient se greffer la suspension de la Chambre nationale de résolution des litiges par le Comité de normalisation de la FECAFOOT», dénonce le SYNAFOC sur son site internet.
«Tout ceci contribue à radicaliser les joueurs qui, de plus en plus, ne pensent qu’à une seule chose: la grogne. Les tensions sont perceptibles dans certains vestiaires, les menaces de grève se font entendre», poursuit le syndicat. Pour soutenir les clubs, l’Etat leur alloue une subvention de 560 millions de francs CFA pour le paiement des salaires des joueurs et des encadreurs. Un montant à répartir entre plus d’une trentaine de clubs professionnels, en première et en deuxième divisions. Insuffisant, clament les dirigeants de clubs.