Mondial féminin 2019: les Lionnes indomptables, figures de proue d'un football local en difficulté

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Le 07/06/2019 à 11h18, mis à jour le 07/06/2019 à 11h45

La sélection féminine camerounaise, dont certaines joueuses brillent à l'étranger, est l'arbre qui cache la forêt. Malgré un certain engouement du public, le football local de la catégorie peine à décoller, au moment où le pays participe à une Coupe du monde, pour la deuxième fois de son histoire.

Au moment où le Mondial féminin de football débute ce vendredi 7 juin 2019 en France, le championnat de football féminin reprend après une pause de près de deux mois. Selon un communiqué de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), la compétition est relancée le samedi 8 juin 2019.

Une pause forcée depuis la mi-avril, la fédération ayant imposé aux clubs de présenter d'abord les justificatifs de l'utilisation de première tranche de la subvention qui leur a été versée, soit la modique somme de 1,250 millions de francs CFA, sur un montant total qui varie entre 5 et 8 millions de francs CFA, en fonction de la situation géographique des équipes.

Des montants jugés largement insuffisants, voire ridicules, par les présidents de clubs. En attendant l'opérationnalisation d'une ligue spécialisée pour amener davantage de professionnalisation, le football féminin fait face à de nombreuses difficultés, notamment les problèmes de financement, de programmation et de formation.

Malgré une certaine évolution, des mentalités restent également rétrogrades sur la pratique de cette discipline par les femmes. Néanmoins, cela n'a pas empêché le sélectionneur Alain Djeuma de retenir 8 joueuses, évoluant dans le championnat local parmi ses 23 pour le Mondial. Le groupe étant complété par des expatriées, dont quelques footballeuses binationales.

Engouement

Rare éclaircie pour le football féminin camerounais, la sélection nationale féminine, celle des Lionnes indomptables. Depuis leur parcours au Mondial 2015 (huitièmes de finaliste) et à la CAN féminine 2016 organisée par le Cameroun, au cours de laquelle elles ont échoué en finale contre le Nigeria, les Lionnes suscitent un véritable engouement. Entre-temps, l'attaquante Gaëlle Enganamouit a été sacrée Ballon d'Or africain chez les dames.

Les noms de joueuses comme Gabrielle Aboudi Onguene, qui figure parmi le trio de meilleures joueuses africaines, ou encore Nchout Ajara, sont désormais connus du grand public.

Les matchs des Lionnes remplissent les stades, presque autant que ceux de la sélection masculine, voire plus.

Même si elle n'a pour l'instant remporté aucun titre majeur après quatre finales de CAN perdues, la sélection féminine est en net progrès, c'est un fait.

En France, l'objectif sera notamment de faire autant, sinon mieux qu'en 2015. Pour participer à sa deuxième Coupe du Monde féminine consécutive, le Cameroun a terminé à la troisième place de la dernière CAN de la catégorie, en 2018.

Les Lionnes devront cependant se défaire d'un groupe E assez compliqué. Quarante-sixième au ranking mondial de la FIFA, elles occupent le plus mauvais classement de leur poule, derrière le Canada (5e), qu'elles affrontent d'ailleurs lundi prochain pour leur entame de tournoi, les Pays-Bas (8e) et la Nouvelle-Zélande (19e).

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 07/06/2019 à 11h18, mis à jour le 07/06/2019 à 11h45