C'est le Malgache Ahmad Ahmad, président de la CAF, lui-même qui vient de demander cette intervention qui pourrait, dans d'autres circonstances, ressembler à une immixtion.
Comme le précise le communiqué conjoint de la FIFA et de la CAF, «Ahmad Ahmad, président de la CAF, a proposé au Comité Exécutif de l’institution, réuni au Caire le 19 juin 2019, de solliciter l’expertise de la FIFA afin d’évaluer la situation actuelle au sein de la Confédération».
Fatma Samoura aux commandes de cet audit
Cet audit général de la CAF sera donc conjointement mené par l’instance africaine du football et Fédération internationale de football. Il aura à sa tête la cheffe de l’administration de la FIFA, en sa qualité de secrétaire générale. Sur cette période renouvelable de 6 mois, allant du 1er août 2019 au 31 janvier 2020, Fatma Samoura sera donc la «Déléguée générale de la FIFA pour l’Afrique».
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Tout en conservant ses fonctions à l’instance du football mondial, la Sénégalaise sera chargée de garder un œil sur «la gestion (…) de la CAF», «l’organisation efficace et professionnelle de toutes [ses] compétitions», et «la croissance et le développement du football dans tous les pays et régions» du continent.
Ahmad Ahmad donne les motivations de cet audit
En ce 20 juin, à la veille de l’inauguration de la 32e Coupe d’Afrique des Nations (CAN), le chef du football africain a justifié son choix.
«Arrêtons les fausses rumeurs. Nous avons décidé de cela d’un commun accord, sur sollicitation personnel de ma part», a-t-il déclaré, à l’occasion d'une conférence de presse organisée au Caire par le comité exécutif de la CAF.
Selon Ahmad Ahmad, « il n’y a pas mieux que la FIFA pour venir voir ce qu’il se passe à l’intérieur de la CAF», et de poursuivre: «et au bout de cette investigation, vous allez entendre beaucoup de choses».
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A Paris, le 4 juin dernier, Ahmad Ahmad avait dénoncé «une administration de la CAF prise en otage par quelques individus». Le Malgache faisait allusion, entre autres personnes, à Amr Fathy, entre-temps remercié, en mars 2019.
L’Egyptien avait, semble-t-il, remis un dossier à charge contre l’actuel patron de la CAF, au Comité d’éthique de la FIFA, qui fait office d'instance judiciaire justice au sein de cette instance.
Une demande qui était attendue.
La Confédération africaine de Football est en effet, depuis quelques mois, minée par une crise interne.
Ahmad Ahmad avait d’ailleurs été arrêté à Paris le 6 juin dernier par la justice française, qui enquêtait sur un contrat passé par la CAF.
Interpellé sur ces problèmes qui secouent le football du continent, Gianni Infantino, président de la FIFA, avait répondu dans le journal français L’Equipe: «on ne va pas se cacher: on va assumer et prendre nos responsabilités. On a déjà commencé à discuter avec Ahmad et avec d'autres dirigeants africains. La CAN va bientôt débuter en Égypte…On aura l'occasion de coordonner nos actions. En tout cas, la FIFA veut contribuer à ce que l'Afrique sorte de cette situation».