Cameroun. CAN 2021: stade d'Olembé, Piccini menace de saisir les tribunaux pour contester sa mise à l'écart

Stade d'Olembe de Yaoundé.

Stade d'Olembe de Yaoundé. . DR

Le 02/12/2019 à 07h50, mis à jour le 03/12/2019 à 14h07

Suite à la notification de la résiliation de son contrat pour la réalisation du Complexe sportif d'Olembé, l'entreprise italienne, a donné 72h à la partie camerounaise pour revenir sur sa décision.

Le groupe Piccini, adjudicataire du marché de construction du Complexe sportif d'Olembé, l'une des infrastructures phare dont la réalisation a été décidée dans la perspective de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021 au Cameroun, n'entend pas se laisser faire après la résiliation de son contrat.

Après la notification de la décision du ministre en charge des Sports le 29 novembre dernier, le groupe Piccini a, dans un communiqué publié le lendemain, donné sa position.

Pour l'entreprise, «cette décision intervient alors même que les travaux se poursuivent sur le site, pour respecter les engagements mutuels pris en octobre 2019 à l’issue des réunions des 18 et 19 octobre 2019 dans le cabinet du ministre».

Selon l'entreprise, durant ces concertations, le ministre s’engageait, pour permettre la livraison des travaux en avril 2020, en contrepartie, à un accompagnement financier avec le paiement des décomptes en urgence.

«Cet engagement qui n’a pas été et n’a jamais été honoré, malgré la démonstration de la bonne foi de l’entreprise qui s’est imposée un nouveau chronogramme pour l’exécution des travaux; avec la conséquence vérifiable d’une livraison effective du terrain de jeu en décembre 2019 au lieu de janvier 2020», indique l'adresse de Piccini.

Du reste, l'entreprise dit ne pas comprendre ce revirement, après des gages tels que la requête de prorogation des financements italiens à la date du 31 mars 2021 introduite par le gouvernement camerounais le 7 novembre 2019, d’une part.

D'autre part, après que les autorités camerounaises aient confirmé cette volonté d’accompagnement du projet, en attendant les décomptes, par une garantie bancaire en vue de permettre à l’entreprise de refinancer l’accélération du projet.

Le groupe Piccini dénonce également la désignation de l’entreprise canadienne MAGIL pour continuer le projet, avant la notification de la résiliation de son contrat par le maître d'ouvrage.

Aussi, «à défaut d’une annulation de cette décision dans les 72 heures, Gruppo Piccini fera valoir ses droits et entamera les procédures pour protéger ses intérêts sur le plan national et international», peut-on lire dans le communiqué.

Il est utile de rappeler que dans sa décision, le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, maître d'ouvrage du marché de construction du Complexe sportif d'Olembé à Yaoundé, la capitale, a résilié le contrat du groupe Piccini.

Entre autres motivations avancées par le ministre pour justifier cet acte, l'arrêt des travaux non autorisés par le maître d'ouvrage, l'abandon du chantier, «la défaillance de l'entreprise caractérisée par le non respect des engagements contractuels», la «sous-traitance avérées des prestations contractuelles sans autorisation du maître d'ouvrage» et la «violation de la législation sociale caractérisée par l'accumulation des arriérés de salaires des travailleurs».

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 02/12/2019 à 07h50, mis à jour le 03/12/2019 à 14h07