Cameroun: le TAS donne raison à la Ligue de football dans son conflit face à la Fecafoot

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Le 16/09/2020 à 09h19, mis à jour le 17/09/2020 à 09h26

Le Tribunal arbitral du sport, dans sa décision rendue le 14 septembre 2020 au sujet du conflit entre les deux instances, annule la suspension de la Ligue et la rétablit dans ses droits. Une décision qui devrait bouleverser l’organisation de la saison 2020-2021.

A quelques jours du début de la saison 2020-2021, le football camerounais s’offre un nouveau rebondissement judiciaire. En effet, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rendu, ce 14 septembre 2020, sa décision au sujet de l’appel interjeté le 19 février 2020 par la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) contre la décision rendue le 3 septembre 2019 par le Comité exécutif de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), de mettre en place un Comité technique transitoire (CTT) en charge du football professionnel.

Le TAS, dans son verdict, «déclare que la suspension de la LFPC est illégale, à tout le moins depuis le 18 octobre 2019». L’instance indique également que «les droits de la LFPC, notamment ceux à l’organisation des championnats professionnels de football au Cameroun, sont pleinement rétablis» à compter de la même date.

Une sentence qui devrait avoir des conséquences sur l’organisation des championnats Elite 1 et Elite 2 pour la saison à venir, alors que le Cameroun doit accueillir le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football en janvier 2021.

Le début de la compétition prévu pour ce mois de septembre 2020 a été repoussé au mois d’octobre 2020 en raison notamment de la pandémie du coronavirus (Covid-19) dans le pays, selon la Fédération.

En septembre 2019, la Fecafoot, en conflit avec la LFPC, avait mis en place un Comité technique transitoire pour «assurer l’organisation, la gestion et la restructuration du football professionnel ce, en application et en conformité avec les statuts, codes et règlements, décisions et directives de la Fecafoot». La décision avait été prise à l’issue de la suspension de la LFPC par la Fecafoot quelques jours plus tôt, pour «violations graves de ses obligations».

La fédération, par la voix de son président, Seidou Mbombo Njoya, évoquait, entre autres problèmes, une crise de confiance profonde entre la LFPC et la majorité des clubs professionnels; la remise en cause répétée de la tutelle de la fédération et de ses prérogatives; l’opacité dans la gestion des subventions allouées par l’État et la Fecafoot, le non-respect récurrent des dispositions statutaires de la Ligue liées au mauvais fonctionnement des organes; l’incapacité à générer des ressources propres, le départ de tous les sponsors et partenaires légués par la fédération, ainsi qu’un format de compétitions fluctuant chaque année.

En réaction, la Fecafoot «va soumettre la sentence du TAS à ses organes internes compétents, à savoir le Comité exécutif et l’assemblée générale respectivement prévus les 24 et 25 septembre 2020, pour les suites à lui accorder», indique l’instance dans un communiqué publié lundi dernier, 14 septembre 2020. 

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 16/09/2020 à 09h19, mis à jour le 17/09/2020 à 09h26