Côte d’Ivoire-Guinée: vers un bornage de la frontière

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Le 29/08/2018 à 11h49, mis à jour le 29/08/2018 à 11h49

Après des décennies de statu quo qui ont laissé place récemment à des tensions, la Côte d’Ivoire et la Guinée discutent de la délimitation de leur frontière commune. Une zone fertile longue de 610 km et réputée receler des trésors enfouis.

La Côte d’Ivoire et la Guinée se concertent pour la énième fois afin de s’accorder sur le tracé de leur frontière commune. Des représentants des deux pays ont entamé à Man, la grande ville de l’ouest ivoirien, à 585 km d’Abidjan, des concertations afin de s’accorder sur la délimitation de cette frontière imaginaire héritée de l’époque coloniale et source de tension plus de 5 décennies après les indépendances.

La rencontre qui accueille une centaine de participants des deux parties du 27 au 30 août prochain, vise à «échanger autour de la coopération transfrontalière» et créer un cadre permanent de gestion et de concertation sur les problématiques autour de la question, explique une note d’information du ministère ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité.

Cette zone forestière longue d’un peu plus de 600 km abrite de part et d’autres les mêmes communautés qui se disputent régulièrement la paternité des terres agricoles occasionnant des vives tensions. Une situation qui débouche sur des incursions de l’armée guinéenne dans des villages ivoiriens.

Le dernier fait en date est celui qui a eu lieu le 29 avril dernier dans le village de Dreupieu, un village frontalier ivoirien dont les habitants ont été terrorisés par des soldats guinéens. Ces derniers reprochaient aux habitants d’être en territoire guinéen. Deux autres faits similaires avaient eu lieu dans le village frontalier de Kpéaba que des soldats guinéens avaient occupé durant trois semaines en janvier 2013, puis en décembre 2016.

La zone frontalière ivoiro-guinéenne est convoitée pour sa forêt relativement bien préservée et propice à la culture du café et du cacao. Mais plus encore, la zone abrite le mont Nimba, qui selon les études a un potentiel d’un milliard de tonnes de minerais de fer. C’est aussi à Sipilou, proche de la frontière, que la Côte d’Ivoire exploite depuis près de deux ans son premier gisement de nickel.

Ces assises doivent déboucher, selon les autorités, sur des recommandations qui seront au coeur de la première rencontre ministérielle ivoiro-guinéenne qui devra plancher sur la question.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 29/08/2018 à 11h49, mis à jour le 29/08/2018 à 11h49