Infrastructures: la CEDEAO passe à la vitesse supérieure pour l'autoroute et le train

Le président Sénégalais Macky Sall qui s'entretient avec son homologue Nigérian Muhamadu Buhari

Le président Sénégalais Macky Sall qui s'entretient avec son homologue Nigérian Muhamadu Buhari. DR/

Le 28/03/2017 à 10h16, mis à jour le 28/03/2017 à 14h05

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunit les pouvoirs publics et les investisseurs privés autour des projets de réalisation de l’autoroute Lagos-Dakar et de la boucle ferroviaire devant relier l’axe Abidjan-Ouagadougou-Niamey-Cotonou-Lomé.

Après le passeport et la carte d’identité de la région ouest-africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) met les bouchées doubles pour les projets de l’autoroute Lagos-Dakar, la boucle ferroviaire reliant Abidjan-Ouagadougou-Niamey-Cotonou-Lomé et une nouvelle compagnie maritime régionale. Les experts de la sous-région ont finalisé les travaux de structuration en partenariat public-privé et ont étudié les chemins possibles pour le démarrage des travaux. Il reste maintenant à réunir les fonds nécessaires à ces trois projets stratégiques devant jouer un rôle important pour rendre effectif le marché commun ouest-africain.

Mis en place par la CEDEAO, le Programme communautaire de développement (PCD) est donc sur la rampe de lancement. Toutefois, l’organisation régionale ouest-africaine veut accélérer la cadence dans la réalisation de ses programmes prioritaires. En conclave à Lomé au Togo, les experts et les émissaires des institutions financières internationales de l’organisation, comme la Banque d’investissement et de développement, ont voulu finaliser, grâce à un partenariat public-privé, les contours des projets déjà identifiés.

Il s’agit de la réalisation de l’autoroute Lagos-Dakar nécessitant un financement global de 1000 milliards de francs CFA (1milliard 503 millions d’euros), et dont la première partie est réservée au tronçon Abidjan-Lagos sur 1028 km, et la seconde tranche, longue de 3000 km, devant relier Abidjan à Dakar. La boucle ferroviaire Abidjan-Ouagadougou-Niamey-Cotonou-Lomé, figure également dans ces projets.

Les voies de communication à la base d’une intégration régionale.-

Dans l’optique d’une intégration plus poussée dans la zone CEDEAO, les Etats membres veulent aller au delà des transports terrestres. Ils entendent également mettre en place la «Sealink», une compagnie de transport maritime tout en augmentant la densité du transport aérien entre les pays membres.

Il a également été question des projets d’interconnexion électrique entre le Nigéria, le Niger, le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana, le Mali et la Guinée, d’une puissance de 225 KW et 330 KW. Voulant exploiter le potentiel des énergies renouvelables, la CEDEAO va aussi explorer ce créneau.

L’autre volet du Programme communautaire de développement est de permettre au pays de la CEDEAO d’avoir une autosuffisance alimentaire. Ainsi la mise en place du programme Offensive riz en Afrique nécessitera la construction de forages qui viendront en appui à l’agriculture. Toutefois, les experts de la CEDEAO se sont également penchés sur la mise en œuvre de 6 hôpitaux spécialisés et d’un Centre régional de surveillance et de contrôle des maladies.

Un marché de 300 millions de consommateurs

A la sortie de leurs travaux, les experts ont soutenu avoir adopté un plan d’action impliquant les différents partenaires et qui prendra en compte dans la mise en place des projets prioritaires, «les risques potentiels, les mécanismes de garanties existants et possibilités de syndications entre les interventions des institutions représentées ». Cette démarche est approuvée par les institutions financières internationales partenaires de la CEDEAO qui sont déterminées à accompagner l’organisation dans la mise en place des différents projets.

En considérant le potentiel économique de la CEDEAO qui, par les 15 pays qui la composent, représente un marché de 300 millions de consommateurs, les partenaires et bailleurs de fonds devraient accompagner ces projets structurants qui sont stratégiques dans la mise en place d’un marché commun sous-régional ouest-africain

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 28/03/2017 à 10h16, mis à jour le 28/03/2017 à 14h05