Le 59e sommet ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’est tenue le samedi 19 juin 2021, à Accra, au Ghana, s’est penchée sur le lancement de la monnaie unique de la région: l’Eco.
Face au retard et à l’incertitude quant à l’avènement de la monnaie unique, les chefs d’Etat et de gouvernement de la région ont décidé de la mise en place d’une nouvelle feuille de route pour accélérer l’avènement de l’Eco.
Selon cette nouvelle feuille de route, la création de la monnaie unique se fera en deux phases. Dans une première phase, les pays qui disposent de leurs propres monnaies (Gambie, Ghana, Guinée, Nigéria et Sierra Leone) regroupés au sein de la Zone monétaire ouest-africaine (Zmoa), vont lancer une monnaie commune.
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Ensuite, dans une seconde phase, les 8 pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) qui ont comme monnaie commune, le Franc CFA, vont se greffer à cette nouvelle monnaie.
«Nous avons une nouvelle feuille de route et un nouveau pacte de convergence qui couvrira la période 2022-2026, et 2027 sera l’année de lancement de l’Eco», a souligné Jean Claude Kassi Brou, président de la commission de la CEDEAO.
Ce processus devrait être bouclé en 2027, permettant ainsi aux 15 pays de la région de disposer d’une monnaie unique. Seulement, la tâche ne sera pas facile. Pour y arriver, il faut que tous les pays respectent leurs engagements, notamment en ce qui concerne les critères de convergence, et plus précisément les critères de taux d’endettement et d’inflation qui risquent de constituer un handicap pour un certain nombre de pays.
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En effet, pour l’avènement de l’Eco, les règles de convergence suggèrent un taux d’inflation de 5% à partir de 2020, un déficit budgétaire de 3% du PIB, un taux d’endettement de moins de 70% du PIB, etc. Ces critères doivent être remplis durant 3 années successives au moment de l’adhésion à la nouvelle monnaie unique. Autrement dit, à fin 2023, tous les pays de la CEDEAO doivent remplir ces critères de convergence.
Si l’explosion des déficits budgétaires est d’ordre conjoncturel, lié particulièrement à la pandémie du Covid-19 qui a mis à mal les finances des Etats de la région poussant certains à s’écarter des critères de convergence, l’inflation, par contre, est endémique au niveau de certains pays et non des moindres.
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En effet, les deux premières puissances économiques de la région, le Nigéria et le Ghana, affichent des taux d’inflation très élevés depuis plusieurs années. Et les perspectives ne vont pas dans le sens des taux de convergence fixés par la CEDEAO. Ainsi, pour le Nigéria qui pèse plus de 70% du PIB de la région, le taux d’inflation a été de 12,8% en 2020 et devrait s’établir en 2021, 2022 et 2023 à respectivement 15,97%, 13,46% et 12,05%. Quant au Ghana, le taux d’inflation devrait poursuivre son trend baissier en s’établissant à 8,97% en 2021, 8,22% en 2022 et 7,31% en 2021.
En clair, ce ne sera pas facile pour ces deux pays de respecter le critère d’inflation de 5% à partir de 2024, surtout pour le Nigéria.