En Côte d’Ivoire, l’inquiétude monte chez les vendeurs et consommateurs de garba, un mets local très apprécié, fait à base de semoule de manioc accompagnée de thon frit, de piments et souvent de tomates et d’oignons.
Cette inquiétude est liée à la hausse du prix du thon. En effet, le gouvernement avait plafonné, en décembre 2021, à 850 FCFA le prix du kilogramme de thon dans le cadre de la lutte contre la vie chère. Mais ce poisson est vendu aujourd’hui entre 1.200 FCFA et 1.300 FCFA.
Face à cette situation, les vendeurs de garba proposent désormais aux clients de petits morceaux de thon à des prix élevés. C’est le constat fait à Yopougon, dans quelques lieux de vente communément appelé garbadromes. Autrefois, les prix des morceaux de thon variaient entre 100 et 500 FCFA, mais ces prix commencent désormais à partir de 200 FCFA et dépassent souvent 500 FCFA pour les mêmes morceaux. «Au port, le poisson est devenu cher. Si je paie à 1.200 FCFA le kilogramme, c’est logique que j’augmente le prix à mon niveau. Les gens se plaignent mais le marché est devenu cher», se défend Ibrahim Yacoubou, un vendeur de garba.
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Il est midi, c’est l’heure de la restauration pour de nombreuses personnes et celle de l’affluence pour les vendeurs de garba. En groupes ou individuellement, les clients prennent d’assaut les garbadromes pour consommer cette nourriture parmi les plus accessibles aux petites bourses à Abidjan, voire dans le pays.
Le poisson thon plongé dans l’huile bouillante puis frit, les condiments coupés à la hâte et l’attiéke (semoule de manioc) servi, le plat de garba est désormais prêt à la consommation. Mais aujourd’hui, les portions sont un peu plus petites que dans le passé, et cela, au grand désarroi des clients. La cherté du prix du thon se repercute donc sur leur pouvoir d’achat. «J’ai remarqué que le prix du poisson a augmenté alors que c’est le même morceau. Avant, ce poisson coûtait 150 FCFA, mais c’est devenu désormais 200 FCFA et c’est trop petit», dénonce France Leslie Zoh, une consommatrice de garba.
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Cette situation commence à devenir delicate car un mot d’ordre de grève avait été lancé par la Fédération des vendeurs et propriétaires de garba. Une sorte de «journée sans garba» dans tout le pays avait été annoncée pour le 20 août 2022 mais n’a pas eu lieu. Le gouvernement, de son côté, engagera dans ce mois de septembre des discussions avec les acteurs de la filière du thon pour solutionner cette situation.