«Que dit la norme ? Qu’est-ce qui a été fait dans la pratique ? Que dit le code pour les procédures de passation, d’exécution et du suivi des marchés publics ? Quelles sont les dispositions à prendre ?», telle est la méthodologie adoptée dans le cadre de cet audit administratif, a expliqué Karna Coulibaly, le président de l’ANRMP. «Et les écarts observés sont importants», a-t-il déploré.
L’audit a porté sur un échantillon de 150 marchés publics exécutés au cours de l’année 2014 par 21 entités publiques «tirés au sort de façon aléatoire» dont des ministères et des sociétés d’Etat. Et sur ce chiffre, 15 marchés ont été passés «sans la documentation requise en la matière».
Sur les 135 autres marchés passés au peigne fin, de nombreuses défaillances ont été observées. 48 passations de marchés, pour une valeur de 37,06 milliards FCFA, ont respecté l’ensemble des procédures. A l’inverse, 87 autres, d’une valeur de 86,65 milliards, ont été passés de «manière irrégulière», en violation des normes en vigueur, a détaillé Félix Adou, secrétaire général adjoint chargé des audits indépendants à l’ANRMP, qui a restitué les résultats de l’audit.
Pour le président de l’institution, il s’avère donc impératif de sensibiliser et renforcer les capacités des acteurs intervenant dans la chaîne de passation des marchés publics afin de les doter des outils nécessaires à une bonne exécution de leur mission. «Ce processus de contrôle va donc s’intensifier dans les années à venir et, tour-à-tour, toutes les structures qui émargent au budget de l’Etat seront auditées», a-t-il annoncé.
Par ailleurs, une trentaine d’entreprises de prestation, convaincues de pratiques de fraude et de corruption, ont été interdites d’appel d’offres sur deux ans.
A noter qu’au titre de l’année budgétaire 2014, la valeur des marchés publics approuvés était chiffrée à 1.089 milliards FCFA et l’audit a porté sur 13% de ce montant.