Avec 40% de l’offre mondiale, le cacao ivoirien entraîne dans sa déprime le marché international déjà en manque de fèves. En début de semaine, le ministre ivoirien en charge de l’Economie et des finances, Adama Koné annonçait, dans une interview accordée à l’agence Bloomberg, une baisse de la récolte ivoirienne de 100.000 tonnes en raison de vents secs et d’une longue période de sécheresse imprévue.
Ce 31 août, le gouvernement a fait état, dans un communiqué, de la menace de «chenilles défoliatrices» qui ont déjà infectées 20.368 hectares de plantations. Cela sans compter la résurgence du swollen shoot, un virus qui fait pourrir les cabosses et leurs contenus.
Au niveau mondiale, l’ICCO, l’organisation mondiale pour le cacao basée à Londres, qui avait déjà en mai dernier estimé à 180.000 tonnes le déficit de fèves sur le marché mondial, a revu à la hausse ses prévisions de déficit à 212.000 tonnes.
Dans sa publication trimestrielle parue ce mercredi, l’institution a relevé qu’il s’agit d’une situation en déphasage avec les deux dernières campagnes qui s’étaient soldées par des excédents.
Faut-il s’en inquiéter? Des spécialistes approchés soutiennent que les effets «sournois» du changement climatique ne sont pas étrangers à ce contexte avec un climat plus rude et la résurgence de menaces pour le verger, même s’il est encore prématuré pour se prononcer avec certitude, avancent-t-ils prudemment. Tout compte fait, ce retournement du marché devrait encore profiter plus aux paysans, notamment ceux du premier producteur mondial.
Le gouvernement ivoirien, qui rétrocède à ces derniers au moins 50% des cours mondiaux, leur avait fixé un prix «historique» de 1000 francs (1,52 euros) le kilogramme en octobre 2015, à l’ouverture de la campagne. Et le contexte se prête à un nouveau prix record alors que la prochaine saison s’ouvre juste dans un mois.