La Côte d’Ivoire est le premier pays de la zone UEMOA à se prêter à l’exercice de notation financière en monnaie locale et les résultats traduisent bien les performances économiques de ces dernières années.
A long terme, la note d’investissement A- adossée à une perspective stable traduit selon Stanislas Zeze, PDG de Bloomfield Investment, la solidité des fondamentaux économiques nationaux. «Désormais le marché de l’UEMOA saura la qualité de crédit de la Côte d’Ivoire en francs CFA et sa capacité à rembourser sa dette. Cette situation confortera le pays dans une dynamique de compétitivité tout en mettant en exergue des signes de performances économiques et de bonne gouvernance», a-t-il précisé.
Cette note indique concrètement qu’au-delà d’une échéance annuelle, «la qualité de crédit de l’Etat est élevée avec des acquis solides mais qui restent soumis à la variabilité en période de pression économique», note l’agence.
Sur le court terme, à l’échelle d’une année, le pays a obtenu une note d’investissement A2 avec «perspective stable». Cette note traduit, le faible risque de défaut de la Côte d’Ivoire et la bonne tenue des facteurs de liquidité. «L’accès au marché reste bon (…). Il en résulte que la certitude de remboursement en temps opportun, en monnaie locale est bonne, les facteurs de risque étant minimes» souligne Bloomfield.
Au plan économique, le taux de croissance maintenu à «un niveau très appréciable» avec 9% en moyenne entre 2012 et 2015, la hausse de la consommation (plus de 9% en moyenne 2012 à 2015) et des investissements (plus de 30% entre 2012 et 2015), sont des indicateurs de la bonne santé de l’économie ivoirienne, justifie l’agence.
Entre outre, le pays enregistre une nette évolution de ses indicateurs sociaux. A titre d’illustration, la hausse à plus de 97% du taux de scolarisation en 2014 contre 78 % en 2011 et la baisse du taux de mortalité infanto-juvénile, passé de 93 décès pour 1000 naissances en 2015 contre 106 décès, pour le même nombre de naissance en 2011. A cela s’ajoute une baisse enregistrée au niveau du taux de pauvreté dans un climat politique relativement apaisé, malgré quelques frictions.
Toutefois, il est recommandé à Abidjan «une réorganisation de sa gouvernance et de sa gestion financière». «Le service de la dette et la masse salariale absorbant une part importante des ressources propres de l’Etat, la mise en œuvre d’un plan pour contenir la progression de la masse salariale devrait permettre, selon les évaluateurs, de réduire à long terme la pression sur les ressources publiques.
L’objectif de ces notations en monnaie locale répond au besoin de donner aux investisseurs locaux des outils pour mieux apprécier les risques dans chaque pays ce qui devrait avoir un impact sur les taux d’intérêts exigés.
Il reste à souligner qu’à l’échelle international, pour ses emprunts en devises, Abidjan est notée Ba3 par Moody’s, le maintenant toujours un cran au-dessus du niveau « hautement spéculatif » avec perspective stable.