Le cacao pourrait-t-il entrer dans une période de turbulence ? L’idée a de quoi affoler à Abidjan tant la hausse vertigineuse des cours depuis 2010 a contribué à la relance de la machine économique ivoirienne. Et pour cause : avec un cours mondial de 2050 livres cette semaine sur le marché de référence londonien, l’on enregistre une chute de 20% du cours comparativement à juillet dernier.
Selon plusieurs sources proches du CCC, pour faire face à la menace qui se profile à l’horizon, la structure étatique a suspendu le mécanisme par lequel elle procédait à la vente anticipée du cacao ivoirien. En l’occurrence, les acteurs internationaux ne pourront pas acheter à l’avance, soit un an plus tôt, une partie de la production de la campagne 2017-2018, vu que l’environnement actuel prête le flanc à une spéculation à la baisse.
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La réalité de la filière est qu’après une saison 2015-2016 qui a vu la production ivoirienne chuter de 100.000 tonnes en raison d’un contexte climatique plus austère, avec pour effet d’affoler les cours, le retour de la pluie depuis ce début de campagne (qui a démarré ce 1er octobre) laisse entrevoir une envolée de la production (surtout avec l’entrée en production des plants à haut rendement). Il y a donc de quoi détendre les marchés dans le sens d’un recul des prix. Et ce d’autant plus que la consommation de chocolat stagne, selon les spécialistes.
Pour les analystes, cette interruption de la vente anticipée permettra au CCC d’écouler la part de la dernière récolte (octobre 2015- septembre 2016) encore en stock le temps de mieux scruter les tendances du marché d’ici janvier, période prévue pour la reprise du système de vente.
L’objectif pour la Côte d’Ivoire est de veiller à maintenir les cours à la hausse comme c’est le cas depuis 2010. L’enjeu étant de garantir un prix d’achats aux paysans qui a atteint un record de 1.100 francs/kg pour cette campagne (2016-2017), mais surtout disposer de la manne financière tirée de la filière afin de sooutenir sa forte croissance économique.
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Pour rappel, c’est à l’issue de la réforme de la filière cacao en 2012 qu’un «programme de vente anticipée à la moyenne» avait été instauré par les autorités ivoiriennes. Ce programme consiste à vendre par anticipation une partie de la production ivoirienne de sorte à prévenir à l’avance les fluctuations des cours et garantir une stabilité de prix aux paysans.
Selon la Banque mondiale (2015), le cacao représente 22% du PIB, plus de 50% des recettes d’exportation et surtout les deux tiers des emplois et des revenus de la population ivoirienne.
